#121 Qui est Gisèle Halimi, grande figure du féminisme français ?

Portrait de l'avocate et défenseuse des droits des femmes, Gisèle Halimi, qui a contribué à dépénaliser l'avortement en France il y a 50 ans.

© Mylenos Wikimedia / © Marie-Lan Nguyen (User:Jastrow), CC BY 2.5

Aujourd’hui en France, le droit à l’avortement est parfois considéré comme acquis. En effet, 8 Français sur 10 pensent que les femmes devraient pouvoir avorter librement. Ce droit semble donc profondément ancré dans la culture française.

Mais il y a exactement 50 ans, l’avortement était interdit en France et on pouvait aller en prison si on subissait un avortement, mais aussi simplement si on partageait des informations sur le sujet. Cela a changé grâce aux féministes qui ont lutté pour que les Françaises puissent disposer librement de leur corps.

Parmi ces féministes qui ont fait changer les lois, il y a l’avocate Gisèle Halimi. Dans cet épisode, Ingrid dresse le portrait de cette défenseuse des droits des femmes qui a milité pour le droit à l’avortement en France.

Sources :

La révolte féministe en Iran

Pour comprendre la situation en Iran, vous pouvez voir ces vidéos sur les sites du Courrier International et de Libération :


Sur le site de France Info, voici un article (avec un reportage audio de 2 minutes), publié en septembre, qui explique le début des événements :


Sur le site du journal
Le Monde, vous trouverez une infographie résumant les dates et les chiffres liés à la protestation :


Pour écouter des témoignages des Iranien•nes (traduits en français), rendez-vous sur RFI :

 

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Transcription de l'épisode

[00:00:14] Bonjour tout le monde, et bienvenue dans ce nouvel épisode d’InnerFrench. Aujourd’hui, épisode solo dans lequel j’aimerais vous parler d’un sujet que je trouve très intéressant et qui fait écho à plusieurs choses dans l’actualité. On va parler d’une grande figure du féminisme en France, l’avocate Gisèle Halimi. Plus exactement, j’aimerais vous raconter un événement judiciaire historique pour les droits des femmes qui a eu lieu il y a exactement 50 ans, en octobre et novembre 1972. Cet événement, c’est le procès de Bobigny.

[00:00:58] Mais avant de commencer, puisque cet épisode concerne les droits des femmes, je me permets de saluer chaleureusement les femmes qui nous écoutent partout dans le monde, avec une pensée toute particulière pour les Iraniennes. En Iran actuellement, des milliers de femmes risquent leur vie en s’opposant à un régime politique qui leur nie le droit de s’habiller comme elles le veulent et de vivre leur vie comme elles l’entendent. Vous êtes nombreuses à nous écouter et à nous avoir écrit depuis l’Iran. Au nom de toute l’équipe d’InnerFrench, je vous adresse notre soutien.

[00:01:36] Alors avec Hugo, on a décidé de ne pas faire d’épisode spécial sur ce sujet parce qu’on sent qu’est trop éloignés de cette réalité pour la comprendre complètement. On n’est pas des reporters internationaux et on n’a aucun contact personnel avec cette partie du monde. Du coup, on ne se sent pas assez légitimes pour parler de ce sujet nous-mêmes. Par contre, je sais qu’il est important de faire circuler l’information. C’est important pour que toutes les femmes qui luttent en Iran soient entendues. Et c’est aussi important pour honorer la mémoire de Mahsa Amini, cette femme morte en détention après avoir été arrêtée pour port du voile non réglementaire. Alors, comme je ne me sens pas capable de parler de ce sujet moi-même dans un épisode du podcast, je vous ai fait une sélection d’articles en français qui racontent et expliquent ce qu’il se passe en Iran actuellement. Vous trouverez cette liste sur la page de l’épisode. N’hésitez pas, bien sûr, à la compléter, en partageant des liens, des articles ou même vos propres témoignages dans les commentaires.

[00:02:56] Moi, personnellement, quand j’entends parler de ce qu’il se passe en Iran, je ne peux que me sentir solidaire de ces femmes, qui affrontent le pouvoir en place pour réclamer plus de libertés. En même temps, voir tout ça, ça me fait réaliser à quel point je suis privilégiée d’être née dans un pays où les femmes ont beaucoup de droits. Ici en France, il y a évidemment encore des combats féministes à gagner, mais de nombreux droits ont déjà été obtenus grâce aux générations précédentes, qui se sont battues, qui ont manifesté, et qui ont fait voter des lois. Ces droits sont aujourd’hui sont largement acceptés dans la société. Par exemple, ma grand-mère, quand elle avait mon âge, elle n’avait pas le droit de travailler sans l’accord de son mari ni d’ouvrir un compte en banque, alors qu’aujourd’hui c’est un droit qui me paraît évident.

[00:03:57] Et c’est la même chose concernant l’accès à la contraception ou à l’IVG, l’interruption volontaire de grossesse, autrement dit l’avortement, dont nous allons parler dans cet épisode.

[00:04:10] L’IVG est légal en France depuis 1974 et selon un sondage Ifop, en 2022, 8 Français sur 10 pensent que cela est une bonne chose. Ils pensent que c’est bien que ce soit légal et que cette loi existe. 8 personnes sur 10 en France pensent qu’une femme doit avoir le droit d’avorter librement.

[00:04:37] Bien sûr, je sais que vous n’êtes pas tous d’accord avec ça. Forcément, vous êtes des dizaines de milliers à nous écouter depuis le monde entier, et je suis consciente que l’avortement n’est pas une pratique qui est majoritairement acceptée dans tous les pays. Mais dans cet épisode, je n’ai pas envie de faire un débat pour ou contre l’IVG, ce n’est pas mon objectif. C’est pour ça qu’on va partir d’un point de vue français en considérant dès le départ que l’accès libre à l’IVG est une bonne chose pour les droits des femmes, parce que c’est une opinion qui est majoritaire en France et donc on peut dire que, maintenant, actuellement, c’est une position qui fait partie de la culture française.

[00:05:29] D’ailleurs, si vous vous intéressez au féminisme français, et si vous voulez mieux connaître les grandes figures du féminisme français, vous allez forcément vous rendre compte très rapidement que le combat pour l’avortement est l’un des grands combats des femmes françaises du siècle dernier.

[00:05:50] Il y a notamment une femme qui selon moi n’est pas assez connue, alors qu’elle a marqué l’histoire. Cette femme, elle s’appelle Gisèle Halimi, et je vais vous la présenter.

[00:06:12] Gisèle Halimi, dont le nom de naissance est Zeiza Taïeb, est née en 1927, vers Tunis, dans une famille juive pratiquante. Son père est Berbère et sa mère a des origines espagnoles. Les Berbères, c’est un groupe ethnique autochtone d’Afrique du Nord. Actuellement, on en trouve dans de nombreux pays, principalement au Maroc, en Algérie et en France. Du côté de sa mère, elle est juive séfarade. Les juifs séfarades, c’est une communauté qui a été chassée de la péninsule ibérique il y a déjà plusieurs siècles et aujourd’hui, ils sont majoritairement en Israël.

[00:06:53] Gisèle Halimi a donc passé son enfance et son adolescence en Tunisie, qui était à l’époque une colonie française. Elle a grandi entre deux cultures puisqu’elle parlait arabe dans la rue, mais lisait des livres et étudiait à l’école en français. Elle expliquera plus tard que cela a provoqué chez elle une forme d’aliénation parce que d’un côté, elle se sentait tunisienne et elle avait des positions anticolonialistes, et d’un autre côté elle avait une culture profondément française.

[00:07:29] Ah oui, le mot « aliénation », c’est un concept philosophique. C’est quand on finit par accepter, voire apprécier, quelque chose qui à la base est censé nous dominer. Par exemple, quand on adore son travail et quand on vit pour son travail alors qu’à la base le travail est censé être une source de souffrance, on dit qu’on est aliéné. Ce n’est pas moi qui dit ça hein, ce sont les théories philosophiques. Je pense, Hannah Arendt, peut-être ? Bref, ce n’est pas le sujet…

[00:08:05] On revient à Gisèle Halimi. En Tunisie, elle a eu une enfance heureuse. Elle disait que son enfance avait été, je cite, « pleine de soleil, de mer, de football », et qu’elle avait été très aimée. Mais, en même temps, elle a été élevée dans une société où les femmes étaient considérées comme inférieures aux hommes. D’ailleurs, ses parents auraient préféré avoir un garçon et ils ne s’en cachaient pas. Elle raconte par exemple que son père a mis deux semaines avant de parler de sa naissance à ses amis, parce qu’il avait honte, honte que ce soit une fille.

[00:08:45] En tant que fille, elle était destinée à faire les tâches ménagères (le ménage, la cuisine, etc.) puis à se marier tôt et à avoir des enfants. Mais elle s’est rebellée contre ça et pour obtenir des droits, elle a fait des grèves de la faim… pour avoir le droit de ne pas servir ses frères, pour avoir le droit de lire, d’étudier, etc. etc. Et finalement, à 15 ans, elle a refusé un mariage arrangé et a obtenu le droit d’aller étudier en France.

[00:09:22] Voilà, donc ça c’est pour son enfance, et puis ensuite, à Paris elle a fait de belles études : elle a obtenu des diplômes en droit, en philosophie et en études politiques, puis elle a décidé de devenir avocate parce qu’elle voulait défendre les humiliés et les opprimés. Elle voulait s’attaquer aux lois et changer la société.

[00:09:46] Pour faire ça, dans un premier temps, elle s’inscrit au barreau de Tunis. Le barreau, c’est l’ordre professionnel des avocats. En France, chaque avocat, pour exercer sa profession, doit appartenir à un barreau. Gisèle Halimi choisit donc d’exercer sa profession dans les colonies françaises parce qu’elle soutient les mouvements pour l’indépendance de la Tunisie et de l’Algérie, et parce qu’elle sait que les militants ont fortement besoin d’avocats pour les défendre.

[00:10:19] Dans les années 50 et 60, elle va donc défendre principalement des syndicalistes et des indépendantistes en Afrique du Nord. Elle sera notamment l’avocate de nombreux membres du FLN, le Front de Libération National en Algérie.

[00:10:38] Alors le FLN, Front de Libération National, c’est un groupe de militants qui voulaient que l’Algérie soit indépendante de la France et une de leurs actions, un de leurs modes d’action, c’était de poser des bombes et de faire des attentats. C’est un sujet qui est toujours un peu piquant en France mais qui, je pense, est très intéressant. Éventuellement, si vous seriez intéressés par un sujet sur l’Algérie française, dites-le en commentaires, on pourrait peut-être faire ça en 2023.

[00:11:15] Donc elle va défendre beaucoup de militants et il y a une affaire en particulier qui va être très médiatisée et qui aura des conséquences politiques. C’est le procès de Djamila Boupacha en 1960-1961. Cette militante du FLN, accusée d’avoir déposé une bombe à Alger, avait été torturée et violée en détention par des soldats français. Gisèle Halimi axe sa défense sur le fait que des aveux obtenus sous la torture ne devraient pas être valides. D’autre part, elle conseille à sa cliente de porter plainte contre X pour viol, et pour la première fois dans ce type de procès, des médecins gynécologues sont convoqués comme experts.

[00:12:04] L’affaire est commentée dans les médias et fait beaucoup de bruit. Un comité de soutien est même créé, présidé par Simone de Beauvoir. En fait, Gisèle Halimi utilise l’affaire de Djamila Boupacha pour dénoncer les méthodes de l’armée française en Algérie, notamment pour dénoncer la torture et plus particulièrement le viol comme technique de torture. Cette affaire fait partie des nombreuses affaires qui permettent, finalement, à l’Algérie d’obtenir son indépendance en 1962. Bien sûr, Gisèle Halimi n’est pas responsable de l’indépendance, il y a eu tout un parcours politique, mais c’est une petite pierre à l’édifice de cet événement politique. La même année, en 1962 donc, Simone de Beauvoir et Gisèle Halimi publient ensemble un livre qui raconte ce procès. Ce livre s’appelle Djamila Boupacha, tout simplement.

[00:13:12] Alors là, ce qui va nous intéresser pour la suite, c’est de nous rendre compte que la démarche de Gisèle Halimi dans cette affaire est très semblable à la démarche qu’elle aura dans le procès de Bobigny, dont on va parler en deuxième partie. En effet, dans les deux cas, elle utilise une affaire judiciaire pour défendre une cause politique.

[00:13:47] Dans les années 60, partout dans le monde, les féministes luttent pour la libération sexuelle. Parmi leurs revendications, il y a l’accès libre à la contraception et à l’avortement. En France, ces deux choses sont fortement condamnées. En effet, non seulement, il est interdit de prendre une contraception ou de se faire avorter, mais il est aussi interdit d’encourager ces pratiques en communiquant dessus. Par exemple, un docteur qui explique à une femme comment fonctionne la contraception ou comment elle peut se faire avorter à l’étranger peut être condamné par la justice.

[00:14:27] Cette loi très répressive, très punitive, elle date de 1920 et elle s’inscrit dans le cadre de la politique nataliste de l’entre-deux-guerres. Une politique nataliste, c’est quand l’Etat veut encourager la natalité, veut faire en sorte qu’il y ait de plus en plus d’enfants pour que la population soit plus nombreuse. Et les politiques natalistes, ça peut être des politiques d’encouragement, avec des mesures comme des allocations ou le congé maternité. Mais ça peut être aussi des mesures punitives comme limiter la contraception, limiter l’avortement et donc finalement obliger des femmes à supporter des maternités non désirées.

[00:15:20] Donc il y a beaucoup de mouvements en France pour réclamer la contraception et l’avortement, et une première étape, c’est l’autorisation de la contraception en 1967. Cependant, les conditions de distribution ne sont pas mises en place, c’est-à-dire que en théorie la contraception est autorisée à ce moment-là, mais en pratique, les femmes n’y ont pas accès. Il n’y a pas de distribution de pilule et il n’y a pas de centres de santé pour les femmes qui sont construits. Donc la conséquence, c’est que à la fin des années 60, il y a toujours beaucoup de grossesses non désirées et donc beaucoup d’avortements clandestins. À cette époque, les femmes les plus aisées, celles qui ont de l’argent, vont se faire avorter en Angleterre ou en Suisse. Au contraire, celles qui n’ont pas les moyens de faire le voyage font appel à ce qu’on appelle des « faiseuses d’anges ».

[00:16:22] « Faiseuse » du verbe faire, « qui font ». « Anges », les anges comme les petits anges qu’il y a dans le ciel. Donc c’est le surnom qui était donné aux femmes qui pratiquent des avortements clandestins. Elles le font en général dans des conditions qui ne sont pas sanitaires, par exemple avec une aiguille à tricoter et sur des tables de cuisine, improvisées en tables d’opération. Les aiguilles à tricoter, c’est cet instrument long et piquant, qui est utilisé pour faire du tricot, donc pour fabriquer des vêtements, des couvertures, en laine. Forcément, quand on utilise ce genre d’objets, qui ne sont pas du tout médicaux, ça peut créer des complications et il n’est pas rare que des femmes meurent à la suite d’un avortement clandestin. C’est d’ailleurs un problème sanitaire majeur dans le pays, à cette époque.

[00:17:18] Dans ce contexte, Gisèle Halimi s’engage en faveur du droit à l’IVG. C’est un combat qu’elle va mener en tant qu’avocate, mais aussi en s’engageant de manière très personnelle. En avril 1971, elle signe « le manifeste des 343 », publié dans le magazine “Le Nouvel Observateur”. C’est une pétition dans laquelle 343 femmes déclarent s’être fait avorter et appellent à la légalisation de l’avortement en France. Gisèle Halimi, qui déclare avoir avorté quand elle avait 19 ans, est la seule avocate à signer cette tribune.

[00:17:58] Quelques mois plus tard, en juillet 1971, elle fonde avec Simone de Beauvoir, qui avait également signé la tribune, un mouvement de lutte pour la dépénalisation de l’avortement. Ce mouvement, qui existe encore aujourd’hui sous la forme d’une association, s’appelle « Choisir la cause des femmes ».

[00:18:19] À ce moment-là, Gisèle Halimi est donc très connue pour son engagement auprès des femmes, d’une part auprès des femmes violées comme Djamila Boupacha, et d’autre part en faveur du droit à l’avortement. En tout logique, elle est souvent contactée, puisqu’elle est très connue, par des femmes qui souhaitent par exemple la remercier ou lui poser des questions.

[00:18:45] Ainsi, en 1972, elle est contactée par un groupe de femmes, toutes accusées d’avoir participé à l’avortement clandestin d’une jeune fille de 16 ans, Marie-Claire Chevalier. La jeune fille a avorté après avoir été violée par un garçon de son lycée. Elle a été aidée de sa mère, Michèle Chevalier, et de trois collègues de sa mère.

[00:19:07] Alors au début des années 70, certains médecins pratiquaient clandestinement des IVG, ça pouvait permettre de le faire dans des conditions un peu plus sanitaires qu’avec les faiseuses d’ange. Mais ils faisaient payer cher et Michèle Chevalier était trop pauvre pour payer ce luxe à sa fille. Elle a d’ailleurs raconté qu’elle s’était adressée à un docteur et qu’il lui avait demandé trois mois de salaire, ce qui était impossible pour elle. C’est pour ça qu’elle s’était tournée vers ses collègues de la RATP, l’entreprise des transports en commun parisien. Mais comme c’était souvent le cas, à cause des conditions sanitaires, Marie-Claire a fait une hémorragie et a dû être transportée à l’hôpital.

[00:19:53] En résumé : à seulement 16 ans, Marie-Claire a été violée, puis elle a failli mourir, et ensuite elle s’est retrouvée poursuivie en justice, avec toutes celles qui l’ont aidée. Face à cette situation désespérée, sa mère, Michèle Chevalier, a eu l’idée de demander à la célèbre avocate Halimi de devenir leur avocate à toutes.

[00:20:17] Évidemment, Gisèle Halimi a accepté et elle a choisi une ligne de défense politique. Elle a décidé de remettre en question le bien-fondé, la justesse, de la loi de l’époque, qui datait de 1920. Et c’est suivant cette ligne de défense politique, qui consistait à attaquer la loi, que Michèle Chevalier, la mère, dira au juge d’instruction : « Mais, monsieur le juge, je ne suis pas coupable ! C’est votre loi qui est coupable ! »

[00:20:51] Le procès est très médiatisé et Marie-Claire devient un symbole. Une partie de l’opinion publique se range du côté des accusés et des féministes viennent manifester leur soutien devant le tribunal. « Se ranger du côté de quelqu’un », c’est prendre son parti publiquement, c’est être d’accord avec cette personne et le faire savoir. Donc il y a des féministes et aussi des personnes lambdas, surtout des femmes, qui vont venir devant jusque devant le tribunal pour montrer leur soutien. Et elles elles vont crier beaucoup de slogans, et notamment elles vont dire : « L’Angleterre pour les riches, la prison pour les pauvres ! »

[00:21:35] Ce slogan, Gisèle Halimi va le reprendre au tribunal, et elle va l’utiliser pour convaincre qu’il y a un problème avec la situation légale en France et que ses clientes ne devraient pas être condamnées pour ça.

[00:21:51] Pour défendre cette idée, elle fait également venir à la barre des personnalités connues et des experts renommés. « Venir à la barre », c’est venir au tribunal lors d’un procès pour donner son témoignage ou son avis d’expert sur un sujet devant le juge ou le jury. Dans le procès de Bobigny, il y a eu des biologistes, des philosophes, des hommes politiques, ou même des artistes célèbres, qui sont venus témoigner. Ah oui, je n’ai pas précisé mais on appelle ce procès le procès de Bobigny, tout simplement parce qu’il a eu lieu au tribunal de Bobigny, en région parisienne.

[00:22:32] Un des experts choisis par Gisèle Halimi est Paul Milliez, professeur de médecine et catholique pratiquant. Il déclare lors de sa déposition le 8 novembre : « Si Mme Chevalier était venue me voir, je l’aurais sûrement aidée. » C’est une déclaration qui est décisive et qui marquera la population. Finalement, Marie-Claire est relaxée, les poursuites contre elle sont abandonnées. Elle peut rester en liberté.

[00:23:00] Avant de passer à une troisième et dernière partie, dans laquelle on verra les suites du procès et la situation actuelle, j’aimerais bien vous lire un texte. C’est une des nombreuses lettres que le professeur Milliez a reçu après avoir fait sa déclaration au tribunal. En novembre cette année, dans le journal Le Monde Diplomatique, ils ont publié plusieurs de ces lettres et donc je vais vous en lire une, là dans le journal. C’est parti :

[00:23:34] 1er décembre 1972

Monsieur le Professeur,

Si je me décide à vous écrire, c’est que j’ai longuement réfléchi. Je vous expose mon cas : je suis enceinte pour la cinquième fois et mon mari vient de me quitter. Mon médecin ne peut rien faire pour m’aider. Il m’a dit qu’il n’y avait qu’une solution : aller en Angleterre. Mais cela occasionne de très gros frais. Pour y aller, je serais obligée d’emprunter de l’argent.

[00:24:03] De plus, je supporte très mal mes grossesses. Le début, cela se présente bien, mais les sept derniers mois, il faut garder le lit et me faire une série de piqûres. Jusqu’à présent, tout se passe comme je viens de vous le dire. Ne comptant sur aucun secours de ma famille, je vais être obligée de travailler. Mais si je garde le lit, je ne pourrai pas le faire et mes enfants ont besoin de manger. De plus, Noël approche. Je ne peux les priver de ce jour de fête.

[00:24:33] Et s’il n’y a aucune issue à mon cas, le désespoir me fera faire des bêtises et mes enfants seront entraînés avec moi. Depuis que je sais mon état, je suis désespérée. J’ai déjà voulu mettre fin à mes jours deux fois. Et si je le faisais partir moi-même, je risquerais la prison. J’espère que vous me comprendrez. Si vous pouvez m’aider, ou me faire parvenir l’adresse d’un de vos confrères ou mieux encore, me dire si vous connaissez une adresse en Angleterre, où on aide les gens dans ma situation.

[00:25:02] Monsieur le Professeur, excusez-moi d’être aussi exigeante vis-à-vis de vous, mais voyez-vous, quand vous vous trouvez seule, sans aucune aide de qui que ce soit, cela est dur. J’ose espérer que votre réponse m’arrivera à temps.

Veuillez agréer, Monsieur le Professeur, mes salutations distinguées.

PS : Je vous demanderais, après réponse, d’oublier mon nom et mon adresse. Je vous en remercie.

[00:25:41] Le verdict du procès de Bobigny a pour conséquence de rendre la loi de 1920 inapplicable. En tout cas, c’est ce qui est répété dans la presse pendant les mois qui suivent. Les mouvements en faveur de la légalisation l’IVG se font de plus en plus entendre et la population y est de plus en plus favorable. Les magistrats, les juges, finissent eux aussi par être sensibilisés et le nombre de condamnations pour avortement baisse considérablement. On passe de 518 condamnations en 1971 à 288 en 1972, puis à quelques dizaines en 1973.

[00:26:23] Finalement, le procès de Bobigny aboutit, trois ans après, à une loi légalisant l’interruption volontaire de grossesse. C’est la loi Veil, du nom de la ministre de la santé Simone Veil qui a porté cette loi à l’Assemblée. D’ailleurs, sa vie passionnante est racontée dans un film qui est actuellement au cinéma. Ça s’appelle Simone, le voyage du siècle, et c’est une adaptation de son autobiographie, Une Vie. Et si la vie de cette femme vous intéresse, sachez qu’Hugo a fait une vidéo intitulée “Les trois combats de Simone Veil”. Elle est disponible en exclusivité dans le cours Raconte Ton Histoire.

[00:27:06] Quant à Gisèle Halimi, après le procès, elle est restée une militante engagée. Elle a notamment défendu, deux ans après, des victimes d’un viol collectif et cela a permis de changer la législation sur le viol, qui est devenu un crime. Elle est ensuite devenue députée, puis a occupé des postes à l’UNESCO et à l’ONU. Bref, elle a continué à mener plein de combats, et ce jusqu’à son décès en 2020 à l’âge de 93 ans.

[00:27:39] Et maintenant, où est-ce qu’on en avec l’avortement en France ? En 1974, Simone de Beauvoir mettait en garde. Elle disait :

[00:27:51] « N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes [toute] votre vie. »

[00:28:07] Sur la base de ce principe de vigilance, les députés français viennent justement, en novembre 2022, de voter une loi dont l’objectif est de constitutionnaliser le droit à l’avortement. Cela veut dire qu’il deviendrait beaucoup plus difficile de retirer ce droit pour un futur gouvernement ou une future majorité parlementaire. Eh oui, une fois qu’un droit est inscrit dans la Constitution, c’est beaucoup plus difficile de l’enlever, on ne peut pas le faire avec une simple loi.

[00:28:50] La proposition de constitutionnaliser le droit à l’avortement – difficile à dire ce mot – avait déjà était faite avant, mais les députés avaient considéré que ce droit n’était pas en danger. Sauf que cet été, quand la Cour Suprême des États-Unis a annulé l’arrêt Roe vs Wade qui autorisait l’avortement dans tout le pays, il y a eu une vague d’indignation au niveau international. Et en France aussi, à tort ou à raison, on a commencé à avoir peur qu’une telle situation puisse se produise de la même manière.

[00:29:19] C’est dans ce contexte que des députés ont déposé de nouveau une proposition de loi, et cette fois-ci elle a été acceptée, elle a obtenu une majorité de votes favorables. Bien sûr, il reste encore du chemin avant que le texte ne soit définitivement validé mais si ça arrive, la France serait le premier pays à constitutionnaliser l’avortement. Je ne sais pas si les députés ont fait exprès de déposer cette proposition de loi pile au moment de l’anniversaire du procès de Bobigny mais personnellement, je trouve que c’est un parallèle assez fort symboliquement. Il y a 50 ans, on pouvait mourir ou être condamnée par la justice si on tentait d’avorter. Aujourd’hui, l’avortement est en passe d’être un droit inscrit dans la Constitution.

[00:30:23] Voilà ! Vous en savez plus sur Gisèle Halimi et sur l’histoire de l’avortement en France. Je suis consciente que cet épisode ne va pas forcément faire l’unanimité dans les commentaires. N’hésitez pas à me dire ce que vous en pensez ou à débattre entre vous, mais surtout tâchez d’être polis et respectueux, comme toujours. Je vous remercie beaucoup pour votre écoute et je vous dis à dans 2 semaines, pour un épisode spécial fin d’année, avec Hugo et Anna. Ciao ciao !

55 Responses

    1. Here is the translation in French:

      La situation concernant l’avortement aux États-Unis n’est pas aussi critique que ce qui est suggéré. Il y a des intérêts concurrents en jeu : d’un côté, l’intérêt social à rendre l’avortement accessible, et de l’autre, l’intérêt dans le processus constitutionnel et la manière dont les États-Unis sont gouvernés. Les États-Unis sont une république fédérale, ce qui signifie que chaque État a, dans une large mesure, le droit de créer le type de société qu’il souhaite. Ce système permet la coexistence de diverses cultures au sein de la culture américaine globale. Par exemple, à San Francisco, il existe une communauté LGBTQ+ dynamique qui ne serait peut-être pas aussi bien acceptée dans d’autres parties du pays. Cependant, elle peut prospérer là-bas et dans d’autres villes similaires.

      La décision de la Cour Suprême d’annuler *Roe v. Wade* est en accord avec le principe selon lequel chaque État peut décider s’il autorise l’avortement ou non. Bien que cela puisse poser des difficultés pour certaines personnes, ceux qui soutiennent le droit à l’avortement peuvent encore accéder à ces services en se rendant dans un État où l’avortement est permis, ou en obtenant un financement pour permettre à une personne de voyager vers un tel État. Cette structure fédérale soutient l’idée que les différentes régions peuvent refléter les valeurs de leurs résidents tout en contribuant à la diversité de la nation dans son ensemble.

  1. Merçi beaucoup pour le podcast…c’est très important pour les femmes d’ avoir la choix d’avortement et la loi dois définitivement réfléchir cette droite ! Il ne dois pas facilement de changer…ni maintenant ni dans l’avenir .

  2. Je suis une auditrice réguliere d’Iran. J’ai pleuré quand je vous ai entendu parler de la situation dans mon pays. Je voudrais tous vous remercier. Le sujet que vous avez choisi est très inspirant pour les femmes en Iran.

  3. Merci pour cet épisode, Ingrid! Pour moi, tu pourrais parler un peu plus vite et d’une manière plus naturelle. Un podcast ou une vidéo sur l’Algérie (et les effets jusqu’au jourd’hui) serait très intéréssant! Bonsoir de Cologne!

  4. Merci, Ingrid. C’est toujours une grande plaisir de t’ecouter. T’as devenu un membre tres important ici, dans ces podcasts. C’est presque impossible de les imaginer sans toi maintenant 🙂 Merci pour tout ce que tu fais.
    A bientot.

  5. En Allemagne, l’avortement est régi par le code pénal. Le paragraphe 218 punit l’avortement. Toutefois, il n’y a pas de sanction jusqu’au troisième mois si la femme a demandé conseil auparavant. C’est un compromis boiteux et assez ridicule. Nos militantes pour les droits des femmes souhaitent que cela change. Mais ce qui est encore plus ridicule, c’est le paragraphe 219. Ce paragraphe punit la publicité pour l’avortement. Il vise à punir les médecins qui informent sur leur site web qu’ils pratiquent des avortements. Franchement, quelqu’un a-t-il déjà vu une publicité pour l’avortement ? Deux pour le prix d’un ? Nos conservateurs ne semblent même pas gênés qu’une telle chose figure dans un code pénal.

  6. Merci Ingrid. J’ai beaucoup aimé cet épisode, aussi bien que le numéro 120 parce que ils sont des thèmes très actuels. Je ne connaissais pas l’histoire de Gisèle Halimi et je suis très heureuse d’avoir entendu l’épisode. Je vu le film “Simone le voyage du siècle”, et je le trouvé très intéressant. Je recommande à tout le monde.

  7. Ingrid, je veux vous remercier pour cet épisode, je ne connaissais pas Gisele Halimi et son intervention fondamentale pour le féminisme en France. Le procès de l’IVG dans notre pays était très long et compliqué et c’est finalement devenu en loi, l’année 2020. Merci pour ton hommage et aussi pour saluer aux femmes iraniens. Merci beaucoup pour tout.

  8. Merci beaucoup, Ingrid. C’est pour mois la prémière fois j’ecoute un podcast de vous. Jusqu’a de moment j’ai écouté et j’ ai vu le podcasts et videos de Hugo. Il y a un très intéressant sujet.

  9. Merci Ingrid. Comme quelques personnes ont mentionne l’Algerie, je recommende un livre sur l’histoire de l’Algerie. C’est un roman. C’est L’art de perdre par Alice Zeniter, disponible en traduction aussi, The Art of Losing.

  10. Merci, Ingrid, pour le podcast extrêmement intéressant ! Je suis actuellement au lit avec l’inévitable infection respiratoire après trois ans, 🤧 mais je suis tellement en forme que je peux enfin écouter les podcasts. Et aussi les vidéos sur YouTube. C’est comme ça que les virus me donnent un bon coup de pouce en français. 😊 Voici une autre petite suggestion. Peut-être voudriez-vous apporter une contribution sur le mouvement/groupe “noustoutes.org”, que je trouve un mouvement très intéressant en France. Mais jusqu’à présent, tout m’a intéressé et j’attends avec impatience de nombreuses autres contributions. Pour moi, c’est l’une des meilleures façons d’apprendre le français. 👏👍

  11. Excellent podcast, Ingrid. J’espère que la France pourra faire le dernier pas pour inscrire le droit à l’avortement dans la constitution. Ici, aux États-Unis, nous comprenons bien les mots de Simone Bolivar, “Ces droits ne sont jamais acquis.” Merci!

  12. Jeff
    No one speaks in the same way. Therefore one has to listen to different persons in order to get used to the variations in spoken language. If you don’t understand Ingrid you can use the transcriptions. They are very usefull and I use them myself.

  13. Merci beaucoup Ingrid pour ce podcast très intéressant et inspirant. Je suis Iranienne et je vous remercie énormément pour votre soutien à la révolution féministe en Iran. J’étais vraiment touchée quand j’ai commencé à écouter le podcast. Ça nous donne beaucoup d’énergie dans ces jours tellement désespérants. Je ne connaissais pas Gisele Halimi et sa contribution au mouvement féministe en France auparavant. Bien sûr si les femmes en France profit les droits comme IVG … c’est garce aux femmes très courageuse comme Gisèle Halimi qui ont battue pour acquérir les droits qu’on teint pour acquis en France.
    En Iran IVG est totalement interdit, alors qu’avant la révolution islamique en 1979, avortement était légalisé avec le consentement du mari et les femmes célibataires pouvaient le faire sans aucune condition. Comme Simon de Beauvoir a bien dit :
    “N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant.”
    Maintenait interruption thérapeutique de grossesse c’est seulement légalisé s’il y a une ordonnance délivrée par un juge d’après avis de médecin et demande du couple juste au cours de quatre premiers mois de grossesse. Cette ordonnance est délivrée si seulement il y a un risque pour la mère ou si l’enfant (in utero) souffre ou est porteur de malformation sévère ou une maladie incurable. Avortement est largement pratiqué en Iran en secret et illégalement et c’est considéré comme un crime et la loi le punit (1-5 ans d’emprisonnement et le prix de sang !
    D’ailleurs, J’aimerais bien vous écouter parler sure l’Algérie. Ça devrait être vraiment intéressant.
    Merci beaucoup à vous et à Hugo pour tout.

  14. Merci pour cet épisode très intéressant.
    Je pense qu’une personne doit être libre dans ses décisions. Elle devrait avoir le droit de choisir dans les affaires qui concernent directement sa vie.
    Mais l’avortement est une intervetion dans le droit à la vie d’un autre être, et donc il sera toujours considéré comme un crime dans le conscience.
    Elle peut rester pure devant la société, mais Elle sera coupable devant Dieu dans la plupart des cas.
    Et Gisèle Halimi n’y changera rien.
    Désolé pour mon français.

  15. Merci Ingrid, je trouve cet episode très intéressante, particulièrement le fait que dans les années soixante en France, l’avortement était illégal, et maintenant la majorité de la population soutient l’IVG.

  16. Bonsoir. Encore bravo, cette fois, pour ce bel épisode sur Gisèle Halimi et sur l’histoire de l’avortement en France. Il faut se battre, toujours. Je suis intéressé par un épisode sur la situation sur l’Algérie française.

  17. Merci beaucoup, Ingrid, pour votre sujet choisi et pour la clarté et la patience avec lesquelles vous l’avez présenté.
    J’aimerais que vous continuiez à parler aussi lentement qu’avant. Cela a été pour moi déterminant dans le choix de continuer à vous écouter. Un autre facteur décisif est la manière progressive et inclusive dont vous choisissez les sujets de discussion pour vos podcasts.

    Alors, “Choisir la cause des femmes!”
    Merci beaucoup.

  18. C’etait un podcast genial! Merci beaucoup pour votre effort. La selection du sujet est vraiment utile pour ameliorer notre apprentissage de la langue francaise mais aussi d’e etre plus informe en ce qui concerne l’ histoire du feminisme. Je vous souhatie ”Joyeux Noel” <3

  19. Bonjour Ingrid, merci pour cette épisode . je ne connais cette femme Halimi avant . j’aime bien savoir les relations entre le Magrghibs ou tout la Afrique avec la France . Merci et grand salut a notre ledeader Hugo le boycotter le foutix ca fonctionne pas 😜.ta regarde TF1 a batu le record de personnes qui regardent le match soit demi contre le Maroc 🇲🇦🦁 soit plus de 22million et plus de 40million en finale 👌apart beinsport . Et au niveau mondial plus de 3,5 en moins regarder un match de coupe de monde 2022au Qatar . Boycott is bullshit 🙊🤫😉. Quel hypocrisie Européenne.bon fête a vous je vous suis toujours 👏

  20. Bonjour Ingrid!
    Ce podcast, ça tombe bien!
    Parce que je viens justement de lire un roman autobiographique intitulé « l’Événement »d’Annie Ernaux. Ce livre raconte l’avortement que l’auteure a vecu alors qu’elle était encore étudiante. L’histoire se déroule dans l’époque où l’IVG n’était pas légal, à la fin des annés 60. La sitiuation d’une telle atrocité dans laquelle l’heroine se débrouille toute seule, est impossible à imaginer maintenant. Ce livre était vraiment choquant pour moi!
    Certe l’avortement est un évenement triste et déplorable, quelques soit les raisons, mais l’interdiction de l’avortement ne fait qu’empirer des choses; sans l’IVG, beaucoup de femmes doivent être tuer par des faiseurs d’anges qui n’ont pas assez de connaissances et d’appareils médicaux.
    En plus, je pense que ce n’est pas juste que les femmes qui refusent la matérnité se fassent critiquer par la société.
    En tout cas, avant d’écouter ce podcast, je ne connaissait pas du tout Gisèle Halimi, cette grande femme réspectable, courageuse et intelligente.
    Je trouve ce podcast très profitable et instructif.

    Grand merci Ingrid et Bonnes fêtes à toute l’équipe d’Innerfrench😊

  21. Bonjour Ingrid, merci infiniment pour votre podcast, cést magnifique, je vous remercie pour parler au sujet de condition en Iran, je suis iranienne, malheureusement en Iran ilya beaucoup de femmes en prison, ce podcast est inspirant pour gagner les droits et la liberté pour les iraniens, Femme, vie, liberté 🙏🙏🙏

  22. Bonjour, Ingrid –
    Merci beaucoup d’avoir parlé un peu plus lentement. Cela rend vos podcasts beaucoup plus faciles à comprendre. Pour ceux qui souhaitent écouter du français parlé rapidement, je recommande d’écouter les journaux télévisés en français.
    J’étais une jeune femme lorsque l’avortement a été légalisé aux États-Unis, en 1973. Avant cela, une collègue m’a raconté son expérience horrible : un voyage à Cuba seule à l’adolescence, afin d’obtenir ce que nous appelons “a back alley abortion,” avortement de ruelle.
    Une majorité d’Américains sont très mécontents que le droit de choisir, le droit d’avoir un avortement sûr (safe), ait été retiré à tant de personnes. Bravo aux féministes de France, qui auront désormais ce droit dans leur constitution!

  23. Merci Ingrid ! C’était excellent !!
    N’oubliez jamais qu’il est impossible de rendre tout le monde heureux.
    Je pense que ta vitesse de parole est parfaite !
    Voila un autre avis en ta faveur 🙂

  24. Merci beaucoup Ingrid pour cet podcast!!! C’est un sujet très apassionant pour moi. Merci beaucoup aussi pour les ressources about Iran. Je suis vraiment interesee pour un episode sur L’Algerie. Bissou de Argentina!

  25. Premièrement Moi je suis avec l’interdiction de l’avortement tout simplement parce que on tue un embryon qui est innocent et deuxièmement avec cette loi on va encourager encore les relations sexuelles hors de mariage ce qui contribuera d’avoir une génération qui ignore son arbre familial… alors on deviendra comme les animaux il n’y a pas de déférence… notre dieu nous a dit dans le saint coran qu’il ne faut pas tuer une âme et aussi il nous prive d’avoir des relations sexuelles hors de mariage…si on suit les recommandations du dieu le monde va vivre dans la paix

  26. Chère Ingrid,

    Je suis une femme iranienne et tes paroles m’ont profondément touchée. Cela signifie beaucoup pour nous d’être entendues. Je souhaite honorer la mémoire des femmes qui ont été tuées, qui ont perdu un œil ou qui ont été emprisonnées depuis le début du mouvement “Femme, Vie, Liberté” en septembre 2022. De nombreuses femmes refusent aujourd’hui de porter le code vestimentaire obligatoire imposé par le gouvernement et elles risquent d’être arrêtées chaque jour. Les femmes de tous les groupes ethniques (même ceux considérés comme patriarcaux) se mobilisent et font de leur mieux pour sensibiliser aux souffrances qu’elles endurent et améliorer la situation.

    Je peux aussi me rapporter à cet épisode d’une autre manière, car j’ai vécu le processus d’avortement illégal en Iran. La peur, l’impuissance et les conséquences, c’est un traumatisme imposé par un gouvernement inhumain, lorsque la femme tente de faire ses propres choix et de vivre la vie qu’elle préfère.

    Il est également important de mentionner que la journaliste et la photographe qui ont rapporté la mort de Mahsa Amini (toutes deux des femmes) sont toujours en prison et sont jugées pour avoir mis en danger la sécurité nationale en rapportant cet événement et en diffusant la photo.

    Je tenais à partager ces expériences avec toi et à exprimer ma solidarité envers toutes les femmes qui se battent pour leurs droits et leur liberté. Nous espérons que, grâce à une prise de conscience croissante, nous pourrons un jour changer cette réalité oppressive.

  27. Premièrement, je pense que la vague mondiale était principalement celle de la joie de l’annulation de Roe contre Wade. Deuxièmement, malgré ses mises en garde et ses précisions, le podcast est un panégyrique total en faveur de l’élimination des bébés dans le ventre de leur mère. Le disque est un signe de progrès dans la société. Quel dommage!

  28. Premièrement je vous remercie pour le sujet qui m’a interressé beaucoup. On a eu l’idée sur important personnalité qui ont lutté pour les droits des femmes en France. On a compris comment évolué au fil des années le processus. Je pense que la France est une pays où il y a de plus en plus égalité entre les hommes et les femmes vis à vis les droits. Mais le plus important c’est que une image universelle dans le monde. J’aimerais bien voir un monde où les femmes ont la vie que elles méritent.

  29. Merci, Ingrid, pour le podcast.
    Votre prononciation était magnifique. Vous devrez forcément faire davantage de productions individuelles. Excellente recherche. Et un témoignage qui mérite d’être conservé.
    Le droit à la contraception et à l’interruption de grossesse est le droit au corps, qui n’est ni plus ni moins que le droit à l’égalité. Les déclarations dogmatiques sur la vie restent sans voix lorsque le nombre de femmes maltraitées, violées, enceintes de force et finalement mortes apparaît. Le plus grave est que dans la plupart des cas, ces propositions sont réalisées par des hommes.

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