Le 8 avril avait lieu la journée internationale des Roms. L’occasion de parler de cette communauté longtemps persécutée.

Les Roms sont une communauté unie par une langue, le romani, et des traditions. Quand ils sont arrivés en Europe au Moyen-Âge, on leur a donné différents noms : Gitanos en Espagne, Gypsies en Grande Bretagne, Bohémiens et Manouches en France, Sintés en Allemagne…
Parfois tolérés, souvent discriminés, ils ont été persécutés pendant des siècles jusqu’à leur génocide dans les camps nazis.
Aujourd’hui, on estime que les Roms sont entre 10 et 12 millions en Europe, ce qui fait d’eux la première minorité du continent.
Mais depuis une quinzaine d’années, la figure du Rom est devenue un nouveau symbole, celui de l’immigré pauvre venu d’Europe de l’Est qui vit dans un campement.
Alors, qui sont vraiment les Roms ? Pourquoi sont-ils traités différemment des autres immigrés européens ? Et que peut-on faire pour faciliter leur intégration en France ?
Pour répondre à ces questions, Hugo a discuté avec Leonard Velicu, fondateur de l’association Eurrom de Bordeaux.
Sources de l’épisode
Les Roms – luttons contre les idées reçues. Association Romeurope
L’association Eurrom créée par Leonard velicu
Tziganes, Roms : ces indésirables que l’Europe ne veut pas voir (1/4) – De la pluralité des peuples roms. France culture (émission de radio)
Qui sont vraiment les Roms de France ? Journal du CNRS (article)
Roms, Bohémiens, Tziganes, la chasse continue… Blog du Monde (article)
D’où viennent les Roms ? Télécrayon (YouTube)
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Transcription
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[00:00:14] Salut à toutes et à tous ! Aujourd’hui, on se retrouve pour parler d’un sujet qui a été proposé par un auditeur du podcast, Matthias. Je ne sais pas s’il nous écoute encore vu qu’il nous a écrit il y a quasiment trois ans… Mais mieux vaut tard que jamais ! Et si j’ai décidé de vous en parler cette semaine, c’est parce que lundi dernier, le 8 avril, c’était la journée internationale des Roms.
[00:00:40] Pour être honnête avec vous, si j’ai mis tellement de temps à faire cet épisode, c’est parce que je ne savais vraiment pas grand-chose sur les Roms. J’imagine que c’est peut-être votre cas aussi, surtout si vous ne vivez pas en Europe. Oui parce que les Roms, c’est une communauté qui est principalement présente en Europe. On estime qu’ils sont entre 10 et 12 millions, ce qui fait d’eux la plus grande minorité du continent. D’ailleurs, je suis sûr qu’il y a des Roms parmi les auditeurs du podcast, donc j’en profite pour les saluer !
[00:01:14] Malheureusement, depuis une quinzaine d’années, les Roms ont mauvaise presse en France. À la télévision et sur internet, il y a régulièrement des reportages dans lesquels on voit des familles extrêmement pauvres qui vivent dans des caravanes près des grandes villes. Parfois, ils montrent des opérations de police où les forces de l’ordre détruisent un campement de Roms. Et puis, il y a aussi des reportages en caméra cachée sur des enfants roms qui sont forcés de faire la manche ou de voler (faire la manche, ça signifie «mendier», «demander de l’argent à des inconnus»).
[00:01:54] Mais là où mon père habite depuis quelques années, dans un petit village à la campagne, j’ai rencontré des Roms totalement différents de ceux que l’on voit dans les reportages. On les croisait en allant déjeuner au restaurant du village. En écoutant mon père discuter avec eux, j’ai appris qu’ils vivaient là depuis plusieurs générations, qu’ils étaient propriétaires de leur maison et qu’ils avaient créé une entreprise de BTP qui marchait très bien (BTP, ça signifie «bâtiments et travaux publics», autrement dit une entreprise de construction). Donc j’avais du mal à trouver les points communs entre les Roms que je voyais dans les médias et ceux du village de mon père.
[00:02:41] C’est d’autant plus compliqué qu’il existe plein de noms pour désigner cette communauté : Roms, Tsiganes, Manouches, Sintés, Gitans, Bohémiens… Il y en a tellement que c’est difficile d’y voir clair, de savoir s’ils sont synonymes ou pas, lesquels sont corrects ou péjoratifs. Par exemple, je me souviens qu’à l’école, le mot «Gitan» était utilisé comme une insulte.
[00:03:09] Bref, comme beaucoup de mes compatriotes, j’avais des préjugés sur les Roms. Donc pour éviter de dire des bêtises dans cet épisode, j’ai préféré faire appel à quelqu’un qui connaît le sujet de près : Leonard Velicu. En plus d’être Rom, Leonard est le fondateur d’une association qui vient en aide aux populations roms de Bordeaux, l’association Eurrom. Il a répondu avec patience et bienveillance aux questions que je me posais. Donc je vais insérer des extraits de notre conversation tout au long de l’épisode pour vous aider à mieux comprendre qui sont les Roms et les difficultés qu’ils rencontrent en France.
1. Aux origines des Roms
[00:04:01] Quand j’ai discuté avec Leonard, on a surtout parlé de la situation actuelle des Roms en France. On n’a pas eu le temps d’évoquer leur histoire et leur culture. Mais je pense que c’est important d’avoir quelques références, quelques éléments de contexte.
[00:04:17] Bon, c’est assez périlleux, assez risqué d’essayer de résumer des siècles d’histoire en dix minutes. D’ailleurs, c’est aussi à cause de ça que je publie cet épisode en retard. Je me suis un peu perdu dans mes recherches. Donc comme d’habitude, si ça vous intéresse et que vous voulez approfondir le sujet, je mettrai des liens d’articles et de vidéos sur la page de l’épisode.
[00:04:37] La première chose essentielle à comprendre, c’est que les Roms ne sont pas unis par une nationalité mais par une ethnie. Autrement dit, ils partagent une culture, une langue et des traditions qui se transmettent de génération en génération. Leur langue s’appelle le romani (ou le romanès). Et c’est en l’étudiant que les linguistes ont découvert l’origine des Roms. Selon ces théories, les Roms viendraient du nord de l’Inde, région qu’ils auraient quittée vers la fin du 1er millénaire après Jésus Christ. Ils ont migré vers l’ouest, d’abord dans les États grecs de l’Empire byzantin puis une partie d’entre eux sont arrivés en Europe au Moyen-Âge.
[00:05:26] Mais bien sûr, les Roms d’aujourd’hui n’ont plus grand-chose à voir avec leurs ancêtres indiens. C’est pareil pour nous, les Français : on n’a plus beaucoup de points communs avec nos ancêtres gaulois. D’ailleurs, la culture rom est plus liée à l’héritage grec qu’à l’héritage indien, tout comme le reste des Européens. En fait, rappeler la lointaine origine indienne des Roms, c’est souvent un moyen d’insister sur leur supposée différence, d’expliquer qu’ils ne sont pas comme les autres Européens.
[00:00:00] Mais en réalité, l’Europe entière est fondée sur des migrations semblables. Si on était capables de retrouver nos ancêtres d’il y a un millénaire, je pense qu’on serait tous très surpris en les voyant, et pas seulement à cause de leurs vêtements ! Et puis, rappelons-le, les Roms sont arrivés en Europe dès le Moyen-âge. Ça signifie qu’ils étaient là bien avant la naissance des nations modernes.
[00:06:25] Et contrairement à ce qu’on entend souvent, les Roms se sont intégrés aux populations locales dès leur arrivée. Ils ont appris leur langue, ils se sont convertis au christianisme en même temps que l’ensemble des Européens. Autrement dit, ils étaient catholiques dans les pays catholiques comme l’Espagne ou la France, et orthodoxes dans les pays orthodoxes comme la Roumanie.
[00:06:50] Résultat, la communauté rom européenne s’est divisée en plusieurs sous-communautés. Donc dès la fin du Moyen-Âge, les Roms d’Espagne étaient devenus relativement différents de ceux installés en Roumanie. Ils n’avaient plus la même religion et ne parlaient plus exactement le même romani; ils avaient développé différents dialectes influencés en partie par la langue locale.
[00:07:17] D’ailleurs, on ne les traitait pas de la même manière et on ne leur donnait pas le même nom d’un pays à l’autre. En Espagne, on les appelait «Gitanos». En France, «Manouches». En Grande Bretagne, «Gypsies» ou «Romanichels». En Allemagne, «Sintés». On utilisait aussi le mot «Tziganes» ou «Bohémiens» un peu partout.
[00:07:40] Mais malgré ces différences et la distance qui les séparaient, les Roms n’ont jamais renoncé à leur langue et leurs traditions. Et ça, quand on y pense, c’est vraiment remarquable. Les Roms ont réussi à maintenir une culture commune pendant des siècles sans avoir de pays ni d’institution.
[00:08:02] Malheureusement, cette unicité les a longtemps condamnés à être perçus comme des étrangers, donc, par définition, des suspects. Partout où les Roms sont allés, ils ont nourri les peurs et les superstitions. On les a accusés d’être des païens, des espions, des voleurs, des arnaqueurs. Et comme les Roms n’avaient ni armée ni institution religieuse pour se défendre, ils étaient les boucs émissaires idéals. On pouvait les condamner pour n’importe quel crime en toute impunité.
[00:08:37] Ces persécutions ont pris différentes formes selon les pays et les époques. En Roumanie, les Roms ont été réduits en esclavage jusqu’au milieu du XIXème siècle. En France, Louis XIV les a condamnés à des travaux forcés. Partout en Europe, ils ont été discriminés, emprisonnés ou chassés, ce qui a conduit certains d’entre eux à émigrer aux États-Unis ou en Australie à la recherche d’une vie meilleure.
[00:09:04] Mais c’est au XXème siècle que les Roms ont connu l’évènement le plus tragique de leur histoire. Entre 1935 et 1945, 500 000 Roms ont été exterminés dans les camps de concentration nazis.
[00:09:21] Après ces siècles de haine qui se sont conclus par un génocide, les Roms ont décidé de créer un mouvement politique international pour défendre leur communauté. Le Comité international tsigane s’est réuni pour la première fois en 1971 à Londres. Mais il a fallu attendre encore onze ans, jusqu’en 1982, pour que l’Allemagne fédérale reconnaisse officiellement le génocide des Roms. Et malheureusement, aujourd’hui, quarante ans plus tard, les Roms continuent d’être victimes de discriminations en Europe.
2. L’immigration des Roms de Roumanie et de Bulgarie après l’entrée dans l’Union européenne
[00:10:10] Maintenant qu’on a cette perspective historique, on va s’intéresser à la situation actuelle des Roms.
[00:10:17] Comme je vous l’ai dit plus tôt, on estime qu’il y a entre 10 et 12 millions de Roms en Europe, ce qui en fait la première minorité ethnique du continent. Mais il faut bien comprendre que leur situation d’un pays à l’autre est très différente.
[00:10:31] Les communautés Roms qui vivent en Europe de l’ouest sont généralement plutôt bien intégrées, comme les Gitans en Espagne et les Manouches en France. Les Roms sont des membres de la société à part entière. Mais malheureusement, ça ne veut pas dire que les discriminations ont complètement disparu. En France, c’est difficile à évaluer parce que les statistiques ethniques sont interdites. Mais en Espagne, les études ont montré que les Roms sont souvent plus pauvres que le reste de la population.
[00:11:06] Cependant, c’est en Europe centrale et orientale que les Roms sont les plus nombreux, notamment en Roumanie et en Bulgarie. Il y a environ 2 millions de Roms en Roumanie. D’ailleurs, ça donne lieu à une confusion. Je ne sais pas si c’est pareil dans les autres pays européens, mais en France, on confond souvent les Roms et les Roumains. Donc j’ai demandé à Leonard de clarifier ça.
[sonaar_ts time=”00:11:31″][00:11:31][/sonaar_ts] La différence entre Roumain et Rom, c’est en fait le Roumain, c’est le pays (la Roumanie), et le Rom, c’est la traduction du mot… ça veut dire «homme» dans la langue romanès. Mais en 1971, quand il y a eu ce traité à [Londres] pour la journée du 8 avril, [le 1er congrès international] a préféré changer de mot «Tzigane» qui était un peu raciste tu vois. Du coup, ils ont dit «ben on va plus les appeler Tziganes, on va les appeler Roms», ce qui fait qu’il y a toujours cet amalgame entre le Rom et le Roumain.
[00:12:16] Donc, vous voyez : il ne faut pas confondre «Rom» et «Roumain». Certains Roms sont roumains parce qu’ils habitent en Roumanie. Mais tous les Roumains ne sont pas Roms. D’ailleurs, selon les statistiques, seuls 9% des Roumains sont roms.
[00:12:33] Si on fait cet amalgame, c’est évidemment à cause de la ressemblance phonétique de ces deux noms, mais aussi à cause de la vague migratoire qui a commencé avec l’entrée de la Roumanie et de la Bulgarie dans l’Union européenne en 2007. Quand ces deux pays ont rejoint l’Union européenne, beaucoup de leurs habitants ont décidé d’émigrer en Europe de l’ouest. C’est ce qu’a fait Leonard.
[sonaar_ts time=”00:12:59″][00:12:59][/sonaar_ts] Je ne te cache pas que l’entrée de la Roumanie et de la Bulgarie en Europe en 2007… d’un côté, on était très contents parce qu’on pouvait migrer. Et de l’autre côté, il y a plein d’usines qui ont coulé. Une fois que la Roumanie est entrée dans la communauté européenne, le règlement a changé. Et tous les patrons des grosses entreprises, ils ont préféré mettre leurs affaires en Moldavie, le pays voisin [qui lui, n’est pas dans l’UE]. Ce qui fait que beaucoup d’usines ont coulé.
[sonaar_ts time=”00:13:41″][00:13:41][/sonaar_ts] Et moi à l’époque, je travaillais dans la boucherie. J’ai vu tous mes collègues partir dans tous les pays de l’Europe et je me suis dit : «peut-être que moi aussi je dois faire pareil» parce que économique… d’un point de vue économique, ça n’allait pas bien du tout, parce qu’avec cette entrée dans la communauté européenne, on sentait un peu la crise financière du pays, le manque d’emploi et puis les usines qui coulaient derrière. Et on s’est dit : «ben, il faut qu’on parte». Donc du coup, mes compatriotes, ils m’ont dit : « c’est très bien, il y a du boulot, il y a de quoi manger tout ça». Alors j’ai décidé de partir en France avec des compatriotes à moi.
[00:14:32] J’étais un peu surpris quand Leonard m’a raconté son parcours parce que nous, dans les pays d’Europe de l’ouest, on n’a pas vraiment conscience de ces problèmes économiques. Quand les pays d’Europe de l’Est sont entrés dans l’Union européenne, on avait surtout peur que nos entreprises délocalisent leurs usines là-bas et que ça crée du chômage chez nous. Mais on ne pensait pas que les entreprises roumaines ou bulgares feraient la même chose, qu’elles délocaliseraient vers l’est (en l’occurrence en Moldavie). Oui parce que comme la Moldavie ne fait pas partie de l’Union européenne, la main-d’œuvre y est moins chère, les salaires y sont plus bas.
[00:15:11] Bref, tout ça pour dire que depuis 2007, plusieurs millions de Roumains et de Bulgares ont émigré en Europe de l’Ouest. Et comme dans ces pays, les Roms sont souvent plus pauvres et plus touchés par le chômage que le reste de la population, ils étaient logiquement parmi les premiers à partir.
[sonaar_ts time=”00:15:32″][00:15:32][/sonaar_ts] Tu sais, là, nous, à Bordeaux, on a des familles qui sont très bien (ils sont très riches) et qui viennent ici pour travailler et dès qu’ils ont leur salaire… pendant trois mois, ils savent qu’il y a du boulot… dès qu’ils finissent la la saison de travail, ils rentrent en Roumanie. Parce qu’en fait, ça sert à rien que tu aies une grande maison en Roumanie où t’as rien pour te nourrir, où t’as rien pour vivre, pour payer les charges et tout ça. C’est parce que, en fait, ils ont besoin d’argent pour acheter, par exemple, pour l’hiver, du bois. Et avec le salaire que tu gagnes en Roumanie, tu ne peux pas mettre de côté parce que tout ça part dans la nourriture, dans les charges et tout ça. Du coup, en travaillant ici, tu peux payer une partie des charges là-bas, une partie des charges ici, et mettre un peu de côté et envoyer en Roumanie pour pouvoir sortir un peu de cette crise-là.
[sonaar_ts time=”00:16:27″][00:16:27][/sonaar_ts] Donc la plupart des gens, ils préfèrent jongler entre la Roumanie et d’autres pays pour pouvoir travailler le temps que l’économie de notre pays commence à augmenter. Là maintenant, je trouve que l’économie de la Roumanie commence à monter et il y a beaucoup de familles qui commencent à se stabiliser à nouveau en Roumanie. Mais ça prend du temps
[00:16:53] Mais il ne faut pas croire que ces Roms venus d’Europe de l’Est formaient un groupe homogène. Il y avait à la fois des travailleurs qualifiés comme Leonard qui ont trouvé du boulot assez vite, mais aussi des familles qui étaient dans une situation beaucoup plus précaire.
[00:17:09] J’ai été à l’école comme tout le monde. J’ai pu faire une formation professionnelle et tout ça. Donc c’est pas parce que t’es Rom que… après il y a des familles qui n’ont pas eu cette possibilité d’aller à l’école parce que leur situation financière… ils étaient obligés de bouger là où il y avait du travail. Donc du coup, à force de bouger à gauche à droite, les enfants, ils ont pas pu suivre leur scolarité. Ce qui fait que ça tourne en boucle, tu vois, tout le temps en fonction de la situation politique et aussi économique, les familles bougent. Et puis souvent, les enfants, c’est les premiers à ne pas pouvoir suivre leur scolarité. Puis après, ils deviennent des parents illettrés et tout ça tu vois.
[00:17:51] Comme l’explique Leonard, certains des Roms qui sont arrivés en France à cette époque étaient analphabètes. Donc non seulement ils ne parlaient pas un mot de français, mais en plus ils ne savaient ni lire ni écrire. Vous imaginez bien que pour eux, trouver du travail, c’était mission impossible. D’autant plus que jusqu’en 2014, les travailleurs roumains et bulgares avaient besoin d’une autorisation spéciale pour travailler en France, autrement dit ils n’avaient pas les mêmes droits que les autres citoyens européens. Et si vous avez déjà eu affaire à l’administration française, vous savez qu’obtenir ce genre de document, ça peut prendre des mois. Alors imaginez si en plus vous ne parlez pas français et que vous êtes analphabète…
[00:18:38] Bref, tout ça explique comment 15 000 immigrés Roms se sont retrouvés à la rue en arrivant en France. Et même s’ils ne sont qu’une goutte d’eau comparé aux millions d’immigrés Roumains et Bulgares qui sont venus en Europe de l’Ouest au même moment, c’est sur eux que l’attention médiatique et politique s’est rapidement focalisée.
3. La situation des Roms migrants en France
[00:19:17] Alors, pourquoi ces Roms migrants ont autant attiré l’attention des médias et des politiciens malgré leur faible nombre ? Tout simplement parce qu’ils étaient plus visibles. Ils étaient plus visibles parce qu’ils se sont installés en groupe dans des bidonvilles. Un bidonville, c’est un ensemble d’habitations extrêmement précaires, des logements souvent construits avec des déchets qui n’ont ni l’eau courante ni l’électricité. En général, on les trouve en périphérie des grandes villes, comme par exemple les célèbres bidonvilles de Rio de Janeiro.
[00:19:52] En France, les bidonvilles avaient disparu du paysage dans les années 70. Mais ils ont réapparu avec cette immigration rom. Les Roms qui venaient en France et qui ne trouvaient pas de travail, ils ont bien dû s’installer quelque part. Or, sans travail pas de revenus. Et sans revenus, pas de logement. Donc ils ont construit des campements de fortune avec les véhicules qu’ils avaient utilisés pour venir en France (des camionnettes, des caravanes). Certains de ces campements ont grossi avec l’arrivée de nouvelles familles, et ils sont devenus des bidonvilles où vivent parfois plusieurs centaines de personnes.
[00:20:33] Au départ, ça n’a pas trop étonné les Français. On s’est dit : «c’est normal, c’est leur façon de vivre». C’est cette ancienne croyance selon laquelle tous les Roms seraient nomades, une croyance complètement fausse puisque la grande majorité des Roms sont sédentaires depuis des siècles. Et même les Roms qui vivent dans les bidonvilles en France avaient souvent une maison avant d’émigrer. Ils vivaient dans les villages des campagnes roumaines et bulgares. Donc pour eux, habiter dans un campement, c’est pas un style de vie, mais une question de survie. On va voir pourquoi un peu plus tard.
[00:21:10] Dans tous les cas, même si ça ne nous a pas trop étonnés, on a commencé à voir ces campements d’un mauvais œil. «Voir d’un mauvais œil», ça signifie qu’on est défavorable ou hostile à quelqu’un ou quelque chose. Les Français ont commencé à voir ces campements roms d’un mauvais œil, d’autant plus que certains médias ont amplifié le phénomène en faisant des reportages sensationnalistes qui donnaient l’impression que des millions de Roms étaient soudainement arrivés en France (alors que, je le rappelle, ils sont seulement 15 000).
[00:21:45] Les plus mécontents évidemment, c’étaient les Français qui voyaient un campement s’installer juste à côté de chez eux. Mais je ne leur jette pas la pierre, je peux les comprendre. Si vous vivez dans un petit village où tout le monde se connaît, ça peut être intimidant de voir un campement apparaître du jour au lendemain, surtout quand ces nouveaux habitants ne parlent pas français et que vous ne connaissez rien à leur culture.
[00:22:10] Mais cette peur est en grande partie fondée sur tout un tas de préjugés. L’un d’entre eux, c’est le supposé nomadisme des Roms. Comme on l’a déjà dit, ce stéréotype est faux. Les Roms qui vivent dans une caravane dans un bidonville préfèreraient évidemment avoir un logement avec l’eau courante et l’électricité.
[00:22:33] Les bidonvilles, c’est un lieu de passage le temps que tu trouves un logement social. Mais cette demande, ça peut aller… le temps qu’ils comprennent les démarches, le temps qu’ils apprennent le français, le temps qu’ils trouvent un emploi stable, le temps qu’ils comprennent comment les démarches pourront se faire et tout ça, ça peut prendre de cinq à dix ans.
[00:22:58] Il y a deux choses essentielles pour réussir à quitter le bidonville : apprendre le français et trouver un emploi. Vous êtes bien placés pour savoir à quel point apprendre le français peut être difficile. Et même si ces personnes ont l’avantage de vivre en France, je vous assure qu’elles ont beaucoup moins de ressources que la plupart d’entre vous. Quant à trouver un travail, c’est là aussi un véritable parcours du combattant.
[00:23:25] Ah oui, c’est pas facile, c’est pas facile. Mais après, c’est aussi le fait que t’as pas d’appartement et que tu vis en bidonville. C’est très compliqué parce qu’en fait, tu vas au travail, tu dis «bah je suis pas douché, je sens mauvais…» surtout si tu fais du nettoyage dans les bureaux…
[00:23:42] Eh oui, difficile d’être propre quand on n’a pas de salle de bain ni l’eau courante. Sans compter qu’il faut expliquer à l’employeur pourquoi on n’a pas d’adresse postale. Donc face à toutes ces difficultés, la seule solution qu’il reste pour gagner un peu d’argent, c’est le système d. Le système d, ça veut dire «se débrouiller», improviser par tous les moyens pour résoudre ses problèmes.
[00:24:08] Donc concrètement, pour ces Roms migrants, le système d, c’est le travail au noir, autrement dit le travail non déclaré, sans contrat ni protection, souvent pour un salaire de misère. Certains d’entre eux gagnent un peu d’argent en faisant les poubelles pour trouver des choses à revendre comme de la ferraille ou des appareils qu’ils réparent. Mais dans tous les cas, comme vous pouvez l’imaginer, ces boulots ne rapportent pas assez pour payer un loyer tous les mois.
[00:24:39] Alors, on ne va pas faire de langue de bois, il y a aussi des Roms qui tombent dans la délinquance et le vol. Évidemment, ce n’est pas spécifique aux Roms. Partout dans le monde, quand les gens vivent dans la pauvreté, c’est parfois la seule solution qui leur reste pour survivre. Le problème avec les Roms en France, c’est que les méfaits de quelques individus sont généralisés à l’ensemble de la communauté.
[00:25:04] Comme je l’ai mentionné en introduction, il y a aussi le problème des enfants qui sont utilisés pour mendier ou voler. Là encore, il ne s’agit pas d’un trait propre à la culture rom mais d’une stratégie de survie répandue partout où il y a de la pauvreté. À côté de ça, il existe bel et bien des réseaux criminels, des réseaux de trafiquants qui achètent ou kidnappent des enfants dans les pays pauvres pour les exploiter. Mais là non plus, ce ne sont pas des réseaux qui sont liés à une ethnie ou une communauté en particulier, mais bien plutôt à des conditions économiques.
[00:25:41] S’il y a tous ces préjugés sur les Roms depuis des siècles, c’est en partie parce qu’on a l’impression qu’ils sont communautaires, qu’ils refusent de se mélanger aux autres. Encore aujourd’hui, on leur fait ce reproche en voyant leurs campements. On dit qu’ils préfèrent vivre enfermés dans un bidonville que d’essayer de s’intégrer à la société.
[sonaar_ts time=”00:26:02″][00:26:02][/sonaar_ts] Tu sais pourquoi ils ont ce choix là de dire «on préfère vivre en communauté» ? C’est… Vivre en communauté, ça veut dire sécurité. Ils se sentent en sécurité. Pourquoi ? Parce qu’en fait, s’il y a des petits groupes qui sont par exemple au fond d’un parking à Auchan, tu vois, des personnes qui ne les aiment pas, ils vont aller mettre une bouteille… un cocktail molotov sur leur caravane (c’est déjà arrivé). Ou sinon, il y a des gens qui les embêtent, qui ne les laissent pas rester là, qui embêtent leurs enfants, qui crèvent les pneus de leur caravane… Ces situations-là, tu vois, des fois ils se demandent pourquoi il n’y a pas de petits emplacements à gauche et à droite et pourquoi ils restent toujours en groupe, surtout dans des des grosses communautés tu vois. Mais en fait, plus tu es gros, plus tu es imposant, plus tu es en sécurité.
[sonaar_ts time=”00:27:00″][00:27:00][/sonaar_ts] C’est ça. S’il n’y avait pas eu ce problème d’insécurité, peut-être que les gens, ils auraient pu se disperser un peu partout. On ne les verrait même pas, tu vois. Mais il y a ces problèmes d’insécurité, même dans les quartiers où il y a des grandes HLM. Si tu vois un bidonville qui s’installe à côté, sûrement, ils ne vont pas pouvoir rester parce que les gens des quartiers, ils vont mettre le feu, ils vont les embêter. Ils vont embêter les enfants à la sortie de l’école. Et tout ça, c’est très compliqué. Donc plus le bidonville est imposant, plus les gens, ils disent : «ben je vais pas me rapprocher parce qu’ils sont beaucoup, on ne sait jamais comment ça peut se finir.» Donc du coup, ils évitent.
[00:27:43] Eh oui, comme l’explique Leonard, c’est d’abord une question de sécurité. Ce que les Roms recherchent avant tout, comme n’importe quel être humain, c’est de vivre en sécurité. Or quand on arrive dans un pays dont on ne parle pas la langue et qu’on sent une hostilité constante envers nous, c’est normal de rechercher la protection offerte par sa communauté.
[00:28:05] Malheureusement, cette protection reste précaire, elle a des limites évidentes. Ces communautés sont toujours à la merci des autorités. Elles ne peuvent rien faire contre les décisions administratives. Par exemple, si le maire d’un village décide de faire évacuer un camp de Roms, les forces de l’ordre arrivent et en quelques heures, le camp est détruit sans autre forme de procès. Les Roms n’ont plus qu’à trouver un nouvel endroit où s’installer avant d’être à nouveau évacués quelques semaines ou, s’ils ont de la chance, quelques mois plus tard.
[00:28:40] Hélas, les enfants sont les premières victimes de cette précarité et de cette instabilité.
[sonaar_ts time=”00:28:47″][00:28:47][/sonaar_ts] Par contre, il y a aussi d’autres familles qui sont là depuis plus de dix ans. C’est parce que les dispositifs existants demandent une certaine autonomie dans les démarches. Tu dois faire une déclaration aux impôts, remplir un formulaire, tout ça. Sauf que, tu sais, ces familles-là qui sont là depuis plus de dix ans, c’est des familles où leurs parents étaient illettrés et que, eux non plus, ils n’ont pas eu cette possibilité d’aller à l’école. Parce qu’en fait, à force de faire évacuer des bidonvilles d’une ville à l’autre tous les deux mois, ça ne permet pas aux parents de de pouvoir stabiliser leurs enfants dans une école. Parce qu’en fait, il y a aussi l’emploi qui fait que tu as du mal à t’organiser avec les autres qui sont sur le bidonville (parce que la plupart, ils vont aller au travail). Personne ne pourra amener leurs enfants à l’école. La mairie ne peut pas s’impliquer pour assurer le transport scolaire. Et ce qui fait que les enfants de maintenant vont devenir les parents de demain qui ne savent pas lire et écrire.
[sonaar_ts time=”00:29:52″][00:29:52][/sonaar_ts] Et ce qui fait que dans ces moments-là, c’est pour ça qu’on n’arrive jamais à résorber des bidonvilles. C’est parce que tant que les autorités locales ne veulent pas s’investir sur le transport scolaire, sur l’organisation… surtout de suivre un peu l’assiduité des enfants qui vont à l’école, ceux qui ne vont pas. C’est très très compliqué.
[00:30:15] Leonard montre bien qu’on est face à un cercle vicieux. Les parents qui viennent en France en étant analphabètes ont beaucoup de mal à trouver un travail. Ils ne savent pas non plus comment inscrire leurs enfants à l’école. Et même quand ils y arrivent avec l’aide d’une assistante sociale ou d’une association, les enfants ne peuvent pas suivre une scolarité normale parce qu’on les force constamment à déménager. Donc au lieu d’être à l’école, ils grandissent dans le bidonville sans apprendre à lire ni écrire, et une fois adultes, ils ne trouvent pas de travail non plus.
[00:30:50] Heureusement, des associations comme celle de Leonard essayent de rompre ce cercle vicieux. Mais comme il le dit lui-même, il reste encore beaucoup de travail à faire, surtout quand on compare la France à ses voisins européens.
[sonaar_ts time=”00:31:04″][00:31:04][/sonaar_ts] Moi, je pense que ça commence à s’améliorer. Parce que maintenant on a plein de services qui sont mis en place. Mais il y a encore des choses [sur lesquelles il faut] travailler. Parce qu’en fait, le fait que chacun travaille à sa manière et sans les personnes qui sont sur les bidonvilles, ils arrivent pas à trouver la solution. Si on arrive à se mettre tous autour de la table avec les premiers concernés et qu’on trouve une solution qui pourra être acceptée par eux, peut-être que ça va changer les choses. Peut-être qu’il n’y aura pas autant de bidonvilles.
[sonaar_ts time=”00:31:39″][00:31:39][/sonaar_ts] Tu vois, la France, c’est un pays où il y a énormément de bidonvilles. Si tu vas en Allemagne, ils ont des services d’accueil des personnes qui sont à la rue qui sont très bien. Tu vois pas de bidonvilles en Allemagne, ni en Italie, ni ailleurs. Il y avait une époque en Italie, il y avait des bidonvilles, mais maintenant il n’y a plus de bidonvilles. Pourquoi ? Parce qu’ils ont compris qu’il faut mettre plus d’argent pour qu’il y ait plus de places en service d’accueil d’urgence.
[sonaar_ts time=”00:32:08″][00:32:08][/sonaar_ts] Mais ça commence à se mettre en place tout ça, mais il faut du travail, il faut que, eux, ils comprennent, qu’ils voient un peu le terrain, qu’ils rencontrent les personnes. Et il y a des choses qui pourront [s’améliorer]. Mais des choses qui pourront [s’améliorer] sans eux… C’est comme si tu as fait un projet et que, eux, ils sont pas participants, tu vois ? Il faut que les premiers concernés y participent. S’ils participent pas, ça ne marchera pas.
[00:32:36] Voilà, on va terminer sur ce message optimiste. Merci à Leonard Velicu pour son temps et son aide précieuse. Merci aussi à l’association Romeurope qui m’a mis en contact avec lui. Si vous voulez soutenir leur travail, vous trouverez les liens sur la page de l’épisode.
[00:32:54] Bien sûr, on ne peut pas s’engager dans toutes les causes, être de tous les combats. Il y a tellement de problèmes dans le monde que c’est impossible.
[00:33:01] Mais je pense qu’on peut au moins être curieux, s’intéresser à l’histoire et la culture de celles et ceux qui nous semblent étrangers. C’est une première étape essentielle pour dépasser nos préjugés et avoir plus d’empathie.
[00:33:16] Personnellement, mon regard sur les Roms a beaucoup changé en préparant cet épisode et en discutant avec Leonard. Donc j’espère qu’il aura le même effet sur vous.
[00:33:27] Merci pour votre attention et je vous donne rendez-vous dans deux semaines pour un nouvel épisode. Ciao !
Commentaires
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Merci Hugo, je te suis très reconnaissant pour ce podcast et mille merci à Léonard aussi- vous m’avez vraiment ouvert les yeux. On a tendance de ne pas voir tout à fait les deux côtés et d’être embêté quand on est approché par des mendiants/tricheurs Roma….. et pas voir c’est une question de survie…..
Tant qu’allemande je n’ai jamais croisé des bidonvilles de Roma/Sinti en Allemagne – je crois ici on distingue entre les Sinti, ceux qui vivent ici depuis des siècles (depuis la Moyen-âge), et les Roma qui sont les dernièrement venus, qui n’ont pas nécessairement le droit d’être ici légalement, sauf s’ils viennent d’un état de l’UE.
Même s’il paraît d’avoir plus d’aide officiel en Allemagne, et même si la plupart des Sinti sont bien intégrés ( ont des noms allemands) il y a beaucoup parmi la population, pas seulement ‘pure’ Allemands, qui sont contre eux jusqu’à la viilence brutale ce qui fait qu’il y a parmi les Sinti la tendance ne pas parler de ses origine ou celle de ses ancêtres, sauf aux gens auxauelles il ont confidence absolue….. Intégration ne vaut pas tolérance et acceptance – malheureusement…..
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Merci beaucoup !!
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Salut Hugo,
J’ai adoré ce podcast! j’ai beaucoup appris de lui. Loin qu’il me ressemblait de tons premiers podcasts , avec plein de recherche, histoire et critique social!! En fait , ils me manquent…
Ici , au Brésil , il y a des “ciganos” aussi , ainsi que nombreaux préjugés contre eux.
Félicitations. -
De l’Australie, merci beaucoup, Hugo.
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Salut Hugo
J’ai viens de commencé à écouter les histoires sur votre site et je suis très heureuse de voir autant des sujets variés pour m’aider à mieux parler français, en tout cas à terme!
Merci beaucoup, Je suis tellement contente que mon gendre m’ait recommandé!!
Cordialement
Julia -
Merci bien pour tout votre travail .
Je me sens que j’ai appris beaucoup grace a vous.
Je suis surpris que tu n’aies pas discuté Django Reinhardt
ou les autre Roms bien connu.-
Comme Hugo avait évoqué au début, il y pas assez de temps dans ce podcast pour traiter en détail sur l’histoire des Roms mais plutôt comme ils vivent en France aujourd’hui, et pourquoi…. Si l’on veut savoir plus, il faut faire ses propre recherches additionnelles- le podcast d’Hugo ne peut que d’être le début…..
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Bonjour, Hugo
Comme d’habitude, les contenus de tes podcasts sont très bién faits et basés en recheurses.
Cet épisode m’a donné une très bonne idée de l’origine, de la manière de vivre et des les difficultées d’integration et préjudices auxquelles des Roms sont subies n’import où ils vivent.
Avec profund respect je te donnes une information un peu differente: il n’y a pas aujourd’hui des bidonvilles sans courant et sans eau au Brésil et ils ne sont pas construit en utilisant des materiaux des poubelles, malgré les domicile de fortune..
Evidemment il peut exister une ou autre en recent formation qui n’ont pas ces bénéfices. Mêmmes dans les bidonvilles consolidées, c’est vrai qu’une bonne partie de courant électrique et le sistème d’eau sont illégales, construit pour les habitants eux mêmmes.
Bon, c’est ça.
Merci pour le nouveau podcast et à bientôt.
Mauro Fontenelle / Belo Horizonte – MG / Brésil -
Nos voisins sont des roms et c’est très difficile de vivre à cote d’eux. Ils ne veulent pas vraiment vivre comme les autres….
Non, il n’est pas ok de prendre de choses qui ne t’appartiennent pas selon la loi.
Non, il n’est pas acceptable de faire trop de bruit.
Non, vous ne pouvez pas espionner vos voisins!
Votre poubelle – nous la voyons aussi!Dois-je continue?
Ils n’ont aucun respect pour des règles – voici la vraie raison pour tous leurs problèmes.
Je suppose que c’est très difficile d’emploier des roms – une risque énorme pour chaque entreprise!
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En Pologne, la plupart des Roms vivent dans des appartements normaux et étudient même. Il existe cependant des domaines dans lesquels l’assimilation n’a pas été totalement réussie. Il y a des Roms en Pologne depuis le Moyen Âge et ils ont en fait voyagé à travers la Pologne pendant de nombreuses années, volant et trichant. Ils furent expulsés des villes et constamment persécutés, probablement à cause de ce mode de vie libre. Il y a un musée rom à Tarnów. J’invite .
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I thank you for this interesting podcast. I think problems with many of Roms begin in their child age… Children must going to schools, learn, but in schools for Roms, for example to 12 years old. After study, study… Roms are like another people, good or bad… but they must to be educated! Sure they need also their country… but it is not possible… My French writing is still not good, for it I write English.
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Merci Hugo!!!
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Ça était une bonne introduction des Roms. J’avoue que c’est un suject très compliqué. Excellente idée de demander à Leonard de raconter ses expériences authentiques. Bien sûr, en plus des juifs, il y avait le génocide des Roms par les Nazis comme tu l’as dit Hugo. Un autre génocide est la stérilisation forcée des femmes qui continue au XXIe siècle dans la république Tchèque et la Slovaquie. Il y a plusieurs milliers d’exemples de femmes Rom qui étaient stérilisées d’une manière coercitive sous peu après la naisssance de leur (souvent premier) enfant. On peut lire sur ce sujet à: https://francais.radio.cz/sterilisations-forcees-la-double-peine-des-femmes-rom-face-aux-lenteurs-des-8781406
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merci infiniment par ce podcast…bravo
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Merci, Hugo, pour ce podcast qui est très informatif. J’apprécie beaucoup vos efforts de comprendre d’histoire et des causes de la situation. Je me suis longtemps demandé qui sont les Roms et pourquoi ils sont victimes de tellement préjugés. Grace à vous, maintenant je comprends. Malheureusement, c’est vraiement un cercle vicieux comme vous dites. Le monde est tellement cruel mais les personnes comme Leonard me donne un peu d’espoir. Je veux aussi vous remercier pour la qualité de la transcription de l’épisode (et de tous les épisodes). Meme si je peux comprendre très bien le podcast, certaines des subtilités de la grammaire me manquent en l’écoutant. Donc, c’est très utile de pouvoir lire la transcription. Merci mille fois pour continuer à faire le podcast!
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Un épisode très intéressant, merci ! Grâce à l’explication de Leonard, j’ai appris une nouvelle perspective sur une situation qui se répète couramment dans d’autres pays.
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Merci beaucoup pour cette épisode qui m’intéresse beaucoup depuis longtemps. Dans les guides touristiques, on nous conseille de faire attention aux Roms qui volent en vous entourant, soit dans le métro, soit dans la rue. En effet, j’ai été entourée il y a quelques années, il n’y a pas eu des dégâts quand même. Alors que certains Français me disent qu’Ils vivent ainsi parce qu’ils aiment la vie de nomade en volant, j’en doutais. Puisque la plupart des gens voudraient vivre dans un endroit où il y a un toit, de l’eux, et de l’électricité. Donc, ton podcast a favorisé ma compréhension envers eux.
Puis, concernant les SDF, on constate une estimation pareille : plus de 80 % de SDF choisissent leur vie dans la rue. C’est vrai ? Je ne le trouve pas… A mon avis, ce n’est qu’une excuse de les laisser comme ça. Qu’en pensez-vous ? En tous cas, même si j’admire la beauté des bâtiments historiques à Paris, le fait que les sans abris restent dehors notamment en hiver, cela me rend vraiment triste. -
Les préjugés sont regrettables, mais c’est quand même aventureux de partir à l’autre bout du continent si tu es analphabète. Juste parce qu’ils ont obtenu le droit de venir en France et se balader là sans demander un permit ne veut pas dire que c’est toujours une bonne idée. Un tel saut peut se comprendre en cas d’urgence (comme la guerre a été pour les Ukrainiens), mais le chômage n’en est pas un, au moins ils avaient un peu de temps pour bien choisir la destination et s’assurer qu’ils pourront recommencer leur vie là-bas (y compris apprendre un peu la langue du pays). Comme tu as bien dit, tous les Roms ne se valent pas et on parle surtout de ceux qu’on remarque. Moi, quand je me promène dans la rue ou quand je vais au Carrefour, personne ne sait que je ne suis pas Polonais (bon, si je commence à parler polonais, ça se voit vite 🙂 , mais sinon non).
En ce qui concerne le chômage, si cette vague d’immigration est due à ça, il faut être honnête avec soi-même et être conscient des raisons pour lesquelles tu as perdu le travail. Si tu fais un travail peu qualifié, mieux vaut essayer d’en trouver dans ton pays coute que coute que de partir là où tu vas avoir un tas de désavantages supplémentaires.
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Merci pour ce podcast Hugo, il m’a ouvert les yeux sur la vie des Roms et les difficultés auxquelles ils sont confrontés.
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Hugo, un grand merci pour ce podcast captivant et très bien documenté. J’ai vraiment apprécié.

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