• Solo Hugo

#81 Expatrié ou immigré ?

3 juillet 2020

Il y a six ans, j’ai quitté mon pays natal, la France, pour aller vivre en Pologne.

Aujourd’hui, je me rends compte à quel point tout a été facile : je n’ai pas eu besoin de visa, j’ai trouvé du travail rapidement, les Polonais m’ont accueilli à bras ouverts. Bref, on m’a traité comme un «expatrié».

Mais si j’avais été ukrainien ou vietnamien, les choses auraient sûrement été plus compliquées. J’aurais été considéré comme un «immigré» et confronté à de nombreux obstacles.

Bien sûr, ce n’est pas une spécificité polonaise. Cette opposition entre «expatriés» et «immigrés» existe partout.

Alors, pourquoi faire une telle distinction ? Qu’est-ce que ces deux mots révèlent sur la réalité de l’immigration ?

Sources de l’épisode

«Pourquoi les Blancs sont-ils appelés “expats” et les Noirs “immigrés” ?», Tiphaine Le Liboux, Jeune Afrique, 16/03/2015

«L’expatriation est-elle un euphémisme pour ne pas nommer l’immigration ?» Ingrid Falquy, Slate, 30/04/2019

«Migrant, émigré, exilé : quelles différences ?» Florent Lacaille-Albiges, National Geographic, 09/08/2019

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Salut à toutes et à tous ! C’est Hugo et je suis ravi de vous retrouver pour faire un peu de français ensemble !

“][00:00:20] Pour commencer, j’ai une annonce à faire. Lundi, je vais rouvrir les inscriptions pour mon cours intermédiaire – Build a Strong Core. Comme son nom l’indique, l’objectif de ce cours, c’est de vous aider à construire une base solide en français, d’acquérir les compétences et les connaissances nécessaires pour dépasser le niveau intermédiaire.

“][00:00:46] Alors, vous me demandez souvent quelle est la différence entre mes cours et mon podcast. En fait, dans mes cours, vous avez accès à une méthode complète pour apprendre le français. Bien sûr, le podcast est une très bonne ressource et, pour certaines personnes, c’est suffisant. Mais si vous sentez que vous avez besoin d’une approche plus structurée avec des leçons, des exercices et des activités pour vous entraînez, le cours est fait pour ça.

[00:01:17] Attention, c’est plus intensif que le podcast, il y a plus de travail à faire. Mais vous pouvez prendre votre temps pour faire les leçons parce qu’une fois que vous avez acheté le cours, vous avez un accès à vie. Donc vous pouvez même le refaire plusieurs fois pour réviser les leçons (il y a beaucoup d’élèves qui le font).

[00:01:38] Alors, si vos plans pour les vacances sont tombés à l’eau, autrement dit si vos plans ont été annulés (oui, «tomber à l’eau», c’est une expression qui signifie «être annulé» ou «échouer», «ne pas réussir»), si vos plans pour les vacances sont tombés à l’eau et que vous voulez en profiter pour améliorer votre français, vous pourrez vous inscrire à Build a Strong Core à partir de lundi prochain. Comme d’habitude, les inscriptions seront ouvertes pour une semaine, c’est-à-dire jusqu’au dimanche 12 juillet.

[00:02:11] Maintenant, avant de s’attaquer à notre sujet du jour, on va écouter le message que m’a envoyé un auditeur brésilien.

[00:02:20] Salut Hugo,

Je m’appelle George. Je viens du Brésil. J’habite plus précisément à Brasilia, la capitale du pays. Je veux te remercier de nous aider à apprendre le français. Ça fait presque trois mois que je t’écoute, et j’ai déjà appris beaucoup. Ton contenu est très intéressant et je peux comprendre presque tout ce que tu dis.

Je parle le portugais (ma langue maternelle), l’espagnol, l’anglais et maintenant je veux apprendre à parler le français pour de bon. Je dis «pour de bon» parce qu’il y a quelques années que j’ai commencé. Mais au début, je n’étais pas assez motivé et mon apprentissage n’était pas régulier.

Maintenant, c’est différent. J’organise ma routine d’apprentissage pour réussir à parler français couramment. Je peux mieux comprendre les livres, les articles et les francophones. Ça me motive à continuer. Je ne vais jamais m’arrêter parce que découvrir cette belle langue est devenu une véritable passion.

Comme on dit en français : les petits ruisseaux font les grandes rivières. Chaque jour, je pense qu’on doit découvrir la langue : de nouveaux mots, de nouvelles structures, etc. C’est un apprentissage qui dure toute la vie.

Actuellement, j’étudie le commerce à l’université. Mes deux objectifs principaux pour l’apprentissage d’une langue étrangère sont d’obtenir de meilleures opportunités d’emploi et aussi de voyager beaucoup et d’être capable de m’exprimer efficacement dans différents pays.

Alors merci beaucoup Hugo de nous donner un coup de main.

À bientôt !

[00:04:20] Merci pour ton message, George ! Je ne connaissais pas l’expression «les petits ruisseaux font les grandes rivières» donc tu m’as appris quelque chose ! Pour ceux qui ne connaissent pas le mot «ruisseau», c’est tout simplement un cours d’eau qui n’est pas profond, un peu comme une toute petite rivière. Et justement, quand plusieurs ruisseaux se rejoignent, ça forme une rivière. Donc cette expression, «les petits ruisseaux forment les grandes rivières», c’est une métaphore pour dire qu’une accumulation de petites choses peut avoir des grands effets. Par exemple, quand on étudie un peu chaque jour, on n’a pas l’impression de beaucoup progresser. Mais au bout d’un an, la différence de niveau saute aux yeux, elle est évidente !

[00:05:11] C’est pour ça qu’à la fin de chaque épisode, je vous dis de faire un peu de français tous les jours. Je crois que je ne le répète plus aussi souvent maintenant, mais c’est bien de faire un rappel de temps en temps. Donc vous pouvez remercier George pour ce rappel !

[00:05:34] Dimanche dernier, en Pologne, c’était le 1er tour des élections présidentielles. Comme vous le savez, j’habite en Pologne depuis plusieurs années. En fait, j’étais déjà là lors des dernières élections présidentielles il y a 5 ans, en 2015. Pour être honnête, à l’époque, je ne m’y étais pas trop intéressé parce que je connaissais mal la scène politique et je ne parlais même pas polonais. Mais cette fois, j’étais beaucoup plus impliqué. J’ai suivi la campagne, j’ai lu les programmes des principaux candidats (enfin, pas en détails, seulement les grandes lignes, les grandes orientations). Et dimanche soir, j’attendais les résultats avec impatience. J’étais sur un site d’infos et je rafraîchissais la page toutes les deux minutes.

[00:06:24] C’est drôle parce que, d’un autre côté, je suis de moins en moins l’actualité politique en France. Ah oui, faites attention au verbe «suivre», par exemple «suivre l’actualité» (autrement dit «s’informer sur ce qui se passe dans le monde») ou «suivre quelqu’un sur Instagram». Faites-y attention parce que la conjugaison pour «je», c’est «je suis», exactement comme le verbe «être». Le seul moyen de les différencier, c’est avec le contexte. Là par exemple, j’ai dit : «je suis de moins en moins l’actualité politique française», c’est évidemment le verbe «suivre» et pas le verbe «être», sinon ça n’aurait aucun sens.

[00:07:08] Tout ça pour dire qu’aujourd’hui, j’ai l’impression de plus m’intéresser à la politique en Pologne qu’en France. Non pas parce que je préfère la politique du gouvernement polonais, loin de là (je suis en désaccord total avec le parti politique qui est au pouvoir depuis 5 ans). Mais parce que ça me concerne plus directement. C’est un peu bête vu que je n’ai pas le droit de vote en Pologne, mais bon.

[00:07:34] Bref, à cause de ces élections, j’ai commencé à me poser des questions sur ma place dans la société polonaise.

[00:07:41] À l’époque actuelle, vivre dans un pays qui n’est pas notre pays d’origine, ça peut sembler anodin, trivial. Par exemple, je sais que beaucoup d’entre vous vivent à l’étranger. Il y en a qui font leurs études ou qui travaillent dans un pays francophone. Si vous êtes anglais, peut-être que vous avez acheté une maison en France pour prendre votre retraite au soleil ! Et si ça n’est pas le cas, vous avez sûrement des amis ou des gens de votre famille qui vivent à l’étranger.

[00:08:14] Avant de quitter la France pour la Pologne, je ne me suis pas posé de grandes questions philosophiques. J’étais plutôt concentré sur la logistique : trouver un appartement, créer mon entreprise, découvrir la ville, rencontrer des gens. À aucun moment, je me suis demandé comment les Polonais allaient m’accueillir, si j’allais pouvoir m’intégrer facilement, quelle serait ma place, quelle serait ma relation avec la Pologne.

[00:08:42] Mais aujourd’hui, après 6 années passées en Pologne, je me rends compte à quel point ces questions sont plus importantes que les problèmes logistiques. Je comprends aussi pourquoi je ne me les suis pas posées plus tôt.

[00:08:56] Si vous êtes nés dans un pays occidental, un pays de l’ouest, c’est relativement facile de partir vivre où vous voulez. Vous êtes les bienvenus partout. Vous êtes ce qu’on appelle des «expats» (des expatriés), des personnes avec un bon diplôme et/ou une situation économique confortable. Vous pouvez profiter de ce que le pays a de meilleur à offrir. On n’attend même pas de vous que vous appreniez la langue locale car on sait que vous repartirez dès qu’une meilleure opportunité se présentera ailleurs.

[00:09:34] Mais pour les autres, les moins chanceux, ceux dont le passeport n’ouvre pas toutes les frontières, les choses sont plus compliquées. Eux, on les appelle des «immigrés». On les laisse entrer pour faire le travail dont les locaux ne veulent pas. Mais en même temps, on leur rappelle régulièrement qu’ils ne sont pas les bienvenus et qu’ils devront rentrer chez eux dès que l’économie n’aura plus besoin d’eux. Malgré ça, on veut qu’ils apprennent la langue locale, sinon c’est un manque de respect pour leur pays d’accueil.

[00:10:08] Moi, en tant que français, je suis forcément un «expat‘». Si j’avais été ukrainien, j’aurais été un «immigré» et je me serais sûrement posé des questions sur ma place en Pologne plus tôt.

[00:10:22] C’est ce dont je vous propose de parler dans cet épisode. On va voir que l’expatrié et l’immigré sont des archétypes qui illustrent deux facettes très différentes de la mondialisation.

[00:10:41] Dans une tribune publiée en 2015 dans le Guardian, le blogueur togolais Mawuna Remarque Koutonin écrivait : «Les Africains sont des immigrés. Les Arabes sont des immigrés. Les Asiatiques sont des immigrés. Les Européens, eux, sont des “expats”.[…] “Immigrés” est une façon de dire “races inférieures”» (fin de la citation). Selon lui, cette différence entre «immigrés» et «expats’» est un héritage du colonialisme. Je pense qu’il y a une part de vérité là-dedans, mais qu’il faut nuancer cette affirmation.

[00:11:19] Si vous avez écouté l’épisode 38 sur l’immigration en France, vous savez que jusqu’à la 2nde guerre mondiale, les immigrés qui venaient s’installer dans l’hexagone étaient principalement d’origine européenne : des Italiens, des Espagnols, des Portugais et des Polonais. D’un autre côté, aujourd’hui, quand on croise un Américain noir en France ou en Pologne, on dit que c’est un «expat», pas un «immigré». Pareil pour un Japonais. Les Japonais sont forcément des expats.

[00:11:53] À mon avis, plutôt que la «race» ou la couleur de peau, ce qui va nous placer dans la 1ère ou la 2nde catégorie, c’est d’abord la place de notre pays dans le classement mondial des puissances économiques. Si vous venez d’un pays riche, on imagine que vous êtes riches. Donc vous êtes automatiquement un “expat”. Au contraire, si vous venez d’un pays pauvre, vous êtes un immigré, même si vous êtes médecin, architecte ou ingénieur.

[00:12:24] Le 2d facteur déterminant, c’est le nombre de vos compatriotes qui vivent aussi dans le pays. Plus vous êtes nombreux, plus il y a de chances qu’on vous considère comme des immigrés.

[00:12:36] Avec ces deux facteurs, on comprend mieux pourquoi les Français qui vivent au Royaume-Uni sont considérés comme des «expats», alors que les Polonais sont des «immigrés».

[00:12:46] Moi, quand j’ai déménagé en Pologne, je n’avais pas beaucoup d’argent. Je venais de terminer mes études, d’ailleurs j’avais un emprunt, une dette à rembourser à la banque. J’avais juste assez d’argent pour vivre trois ou quatre mois. Au début, mon projet, c’était de créer une entreprise avec mon meilleur ami, mais on s’est complètement plantés. Ah oui, «se planter», c’est un verbe familier pour dire «se tromper», «rater», «échouer». Pour simplifier, mon ami et moi, on voulait organiser des concerts electro à Varsovie, avec des DJs internationaux, mais ça n’a pas marché du tout. Du coup, j’ai été obligé de vite trouver un autre moyen de gagner ma vie.

[00:13:32] J’ai eu de la chance parce qu’au même moment, la mère de mon ami était en train d’ouvrir une boulangerie française à Varsovie. Et elle avait besoin de quelqu’un pour faire des sandwiches donc j’ai sauté sur l’occasion. C’est comme ça qu’avec mon Master d’une grande école de commerce parisienne, je me suis retrouvé à me lever à 5h du matin pour faire des sandwiches dans une boulangerie en Pologne. Mais honnêtement, c’était une super expérience. Ça m’a remis les pieds sur terre, comme on dit, c’était un retour à la réalité.

[00:14:07] Donc pendant ces quelques mois, j’avais plus le profil d’un immigré que d’un expatrié. Je n’avais pas beaucoup d’argent, je faisais un travail peu qualifié. Mais je savais que c’était temporaire. Et surtout, je savais que si je voulais, je pouvais facilement trouver un poste bien payé en marketing dans une grande entreprise française présente sur le marché polonais. Donc dans ma tête, j’étais un expat’.

[00:14:33] En parlant de grandes entreprises, il faut savoir que ce sont justement elles qui sont à l’origine du concept d’«expat’». Depuis le début du capitalisme, les grandes entreprises essayent de conquérir les marchés au-delà de leurs frontières nationales. Pour ça, elles ont besoin d’envoyer leurs meilleurs cadres ouvrir des filiales, des branches, à l’étranger. Ces cadres, ces managers ont donc été les premiers expats.

[00:15:02] C’est aussi ça, ce qui différencie les expats des immigrés : les raisons du départ. Les expats déménagent dans un nouveau pays parce que leur entreprise leur offre un poste attractif, avec plus de responsabilités, un meilleur salaire ou d’autres avantages. C’est une opportunité.

[00:15:23] C’était aussi le cas pour moi quand j’ai décidé de déménager en Pologne. Je pensais que le marché était moins compétitif à Varsovie qu’à Paris, et donc que ça serait plus simple d’organiser des événements là-bas. Ça me donnait aussi le luxe de pouvoir tester ce projet pendant plusieurs mois sans la pression du coût de la vie parisienne. Avec mes économies, j’aurais pu vivre un mois à Paris sans travailler. À Varsovie, j’ai tenu trois mois sans me priver de quoi que ce soit : en vivant dans un bel appartement, en allant au resto et en faisant la fête tous les weekends. Oui, j’étais jeune et insouciant à l’époque.

[00:16:07] Pour les immigrés, c’est aussi une décision liée à des facteurs économiques, mais c’est plutôt une nécessité, soit parce que les salaires dans leur pays d’origine ne leur permettent pas de vivre décemment, soit parce qu’il n’y a pas de travail du tout. Les expatriés veulent un meilleur travail, les immigrés veulent juste un travail.

[00:16:30] De plus en plus souvent, ce sont d’autres raisons encore plus terribles qui forcent les gens à émigrer : une guerre, un régime politique liberticide, une catastrophe naturelle ou le réchauffement climatique qui rend des régions entières inhabitables.

[00:16:58] Une autre chose qui différencie l’expatrié de l’immigré, c’est le choix du pays, ou plutôt la façon de choisir le pays.

[00:17:08] Comme je l’ai déjà dit en introduction, les expatriés ont la chance de posséder un passeport qui leur ouvre presque toutes les frontières, un passeport européen ou nord américain par exemple. Pour eux, obtenir un visa, c’est une simple formalité, un jeu d’enfant.

[00:17:25] En ce moment, ceux qui profitent le plus de cet avantage, ce sont les nomades digitaux. Un nomade digital, c’est quelqu’un qui travaille sur internet, qui n’a pas besoin de se rendre dans un bureau, et qui profite de cette liberté pour voyager et vivre dans différents pays. Par exemple une graphiste australienne qui travaille pour des clients australiens mais qui vit entre la Thaïlande, la Malaisie et l’Indonésie. Les nomades digitaux ont la liberté de pouvoir travailler n’importe où dans le monde.

[00:18:02] Pour les aider à choisir le meilleur endroit, il y a des sites qui publient des classements des villes en fonction de différents critères : la météo, le coût de la vie, les attractions touristiques et, bien sûr, le débit internet, autrement dit la vitesse de la connexion. En général, les villes les mieux classées sont celles d’Asie du sud est parce qu’il y fait beau, qu’il y a des plages paradisiaques et que, pour un Occidental, le coût de la vie est bas.

[00:18:34] Donc vous voyez, les nomades digitaux choisissent leur pays un peu comme on choisit un appartement. La question du visa est rarement évoquée parce que, à part quelques exceptions, les Occidentaux peuvent obtenir un visa dans n’importe quel pays. Donc le choix dépend seulement de leurs préférences personnelles.

[00:18:55] Évidemment, pour les immigrés, les options sont plus limitées. Déjà, parce que leur passeport ne leur permet pas d’obtenir un visa aussi facilement. Pour certains pays, c’est même mission impossible. Par exemple, depuis la guerre en Syrie, la crise des réfugiés syriens et de tous les migrants africains qui essayent de traverser la Méditerranée, les frontières européennes se ferment. De plus en plus de partis politiques européens se montrent ouvertement hostiles aux migrants. On le voit en Italie, en Hongrie, en Pologne, au Danemark et bien sûr au Royaume-Uni, même si c’est pour des raisons un peu différentes.

[00:19:37] La France est plus discrète sur le sujet, mais depuis l’élection d’Emmanuel Macron, le gouvernement a lui aussi durci sa politique migratoire. On commence à entendre les mêmes arguments que ceux du UKIP, par exemple cette idée que les migrants viennent en France uniquement pour profiter des aides sociales.

[00:20:00] En résumé, contrairement aux expatriés et aux nomades digitaux, les immigrés ne sont pas les bienvenus partout. Ils sont souvent contraints de vivre dans la clandestinité, dans l’illégalité. En France, on les appelle des «sans-papiers», des personnes qui n’ont pas de permis de séjour, qui n’ont pas de visa.

[00:20:20] Le 2ème obstacle, c’est bien sûr le coût de la vie. Pour les immigrés, le coût de la vie est plus élevé dans le pays où ils émigrent que dans leur pays d’origine. Le voyage en lui-même représente un coût énorme. Une fois arrivés dans le pays, il ne leur reste pas grand-chose. Ils doivent trouver du travail immédiatement pour survivre.

[00:20:43] Pour les expatriés, le taux de chômage n’est pas un critère déterminant dans le choix de la destination, mais pour les immigrés, c’est peut-être le plus important. Pour eux, survivre dans un pays où le taux de chômage est élevé, c’est quasiment impossible.

[00:20:59] Moi, avant de déménager en Pologne, je ne m’étais pas vraiment renseigné sur l’économie polonaise et le taux de chômage. En fait, j’ai simplement suivi mon meilleur ami qui est d’origine polonaise. C’est lui qui m’a convaincu de tenter l’aventure à Varsovie. Honnêtement, j’ai pris cette décision sur un coup de tête, sans trop y réfléchir, parce que je savais que je ne risquais pas grand-chose. Je savais que si ça ne marchait pas, je pourrais rentrer en France à tout moment et retrouver du travail facilement.

[00:21:33] Quand je suis parti, je ne savais pas combien de temps j’allais rester en Pologne. Je me disais «peut-être quelques années» mais, dans tous les cas, je savais que je ferais pas ma vie là-bas. Je me suis toujours dit que j’allais rentrer en France un jour. Ça aussi, c’est une différence essentielle entre les expatriés et les immigrés. Pour les expatriés, il y a toujours l’idée que c’est une situation temporaire, le temps de la mission ou de goûter à autre chose jusqu’à ce qu’on ait le mal du pays, jusqu’à ce que notre pays nous manque.

[00:22:11] Pour certains immigrés aussi, il y a ce désir de rentrer un jour. Mais souvent, ça ne dépend pas d’eux. Ça dépend de l’issue de la guerre ou de la capacité du gouvernement à reconstruire le pays après une catastrophe naturelle. Parfois, ils savent qu’il n’y a pas de retour possible. Ils ont tout perdu en quittant leur pays, ils n’ont plus de maison ni même de famille là-bas. Ils n’ont aucune perspective de pouvoir retrouver du travail parce que l’économie ne fonctionne plus. Donc ils savent qu’ils doivent reconstruire leur vie dans leur pays d’accueil. Ils n’ont pas ce luxe que j’avais de «tenter l’aventure» et rentrer si ça ne marche pas. Pour survivre, ils doivent réussir. Mais c’est beaucoup plus difficile pour eux que pour les expats.

[00:23:15] Maintenant, il y a la question centrale, celle de l’intégration. Là encore, la situation est radicalement différente pour les expatriés et les immigrés.

[00:23:25] Les expatriés ont tendance à garder leur style de vie. Ils travaillent dans la même grande entreprise ou dans leur propre entreprise (pour les nomades digitaux par exemple). Ils fréquentent d’autres expatriés. Ils achètent les mêmes produits que chez eux. Ils n’ont pas besoin d’apprendre la langue parce qu’ils parlent anglais, la langue des affaires. S’ils ont des enfants, ils les envoient dans des écoles internationales. Bref, ils vivent dans une sorte de cocon, dans une bulle confortable. Et les habitants du pays trouvent ça normal parce que les expats, par définition, sont là de manière temporaire, et parce qu’ils viennent d’un pays riche, donc il faut respecter leur style de vie.

[00:24:12] Au contraire, on demande toujours aux immigrés un effort d’intégration. Bien sûr, ça dépend du modèle du pays d’accueil. Je vous ai déjà parlé des deux grands modèles d’intégration des immigrés : le modèle assimilationniste, comme en France, et le modèle multiculturaliste, comme au Royaume-Uni. Mais dans les deux modèles, on est beaucoup plus exigeant avec les immigrés qu’avec les expatriés.

[00:24:45] Un immigré qui n’apprend pas la langue locale, c’est presque une insulte, un signe évident qu’il ne veut pas s’intégrer. Souvent, on a moins de respect pour sa culture d’origine, on préfère qu’il adopte le mode de vie du pays d’accueil. Comme on lui «offre» la chance, le privilège de s’installer ici, l’immigré doit constamment prouver qu’il mérite sa place. Sinon, on lui fait comprendre qu’il doit rentrer chez lui.

[00:25:14] Bien sûr, je caricature un peu. Il y a des expatriés qui font des efforts pour apprendre la langue et se mélanger à la population locale. Tout comme il y a des immigrés qui vivent en communauté pendant des années sans chercher à s’intégrer.

[00:25:30] Personnellement, je suis entre les deux. Au début, je voulais à tout prix éviter de tomber dans le cliché de l’expat’ français qui travaille pour une entreprise française, ne parle que français et n’a que des amis français. Alors dès que j’entendais d’autres Français au resto ou dans la rue, je les fuyais comme la peste. Ah oui, ça, c’est une bonne expression : fuir quelqu’un comme la peste. Ça veut dire que vous évitez cette personne le plus possible, comme si c’était une maladie contagieuse, que vous ne voulez avoir aucun contact avec elle. Moi, en général, quand je suis à l’étranger, je fuis les Français comme la peste.

[00:26:14] Mais c’est drôle parce qu’en fait, c’est une attitude très répandue. Je suis sûr que d’autres Français m’ont aussi évité en m’entendant parler français. Et j’ai l’impression que ce phénomène n’est pas une spécificité française. J’ai des amis américains, anglais ou italiens qui disent exactement la même chose de leurs compatriotes, qui détestent croiser leurs compatriotes quand ils sont en vacances à l’étranger par exemple. C’est un peu comme avec les touristes. Tout le monde les déteste, mais nous en sommes tous.

[00:26:45] Bref, moi je n’avais pas envie d’être un cliché d’expat’ français. Je voulais être capable de parler polonais et avoir des amis polonais.

[00:26:55] Aujourd’hui, six ans plus tard, mon attitude a un peu changé. Quand j’entends des Français discuter à la table d’à côté au resto, je suis curieux de savoir ce qu’ils font en Pologne. Il m’est arrivé d’engager la conversation et ça m’a permis de rencontrer des gens très sympas, notamment des Français qui vivent ici depuis encore plus longtemps que moi, qui ont une femme ou un mari polonais, dont les enfants vont dans une école polonaise. Bref, des gens très éloignés du cliché que j’avais.

[00:27:27] Mais malgré tous mes efforts, sous certains aspects, je corresponds quand même au cliché de l’expat’ français. J’ai travaillé dans une boulangerie française les premiers mois où je vivais ici. Ensuite, je suis devenu prof à l’institut français donc je parlais français toute la journée. J’ai gardé certaines de mes habitudes bien françaises, comme celle de manger trois repas à heure fixe (par contre, je n’achète plus de baguette, même si c’est facile d’en trouver ici). J’ai appris le polonais mais je suis toujours beaucoup plus à l’aise en anglais donc il m’arrive encore de parler anglais avec mes amis polonais, même après six ans à apprendre la langue.

[00:28:10] En fait, avec cette expérience, j’ai découvert à quel point je suis français. Avant de déménager en Pologne, je n’avais jamais vraiment réfléchi à ça. Même quand j’étudiais à Londres, je vivais avec d’autres étudiants français donc on n’était pas vraiment conscients de ça.

[00:28:28] Je ne me suis jamais considéré comme quelqu’un de très patriote, mais quand j’ai commencé à donner des cours à l’institut français, je me suis rendu compte que j’étais fier de la France et de sa culture. C’est plus facile de voir les bons côtés de son pays quand on vit à l’étranger, toutes ces choses qu’on tient pour acquises mais qui n’existent pas forcément ailleurs. C’est aussi ça qui m’a poussé à créer ce podcast. Je voulais partager tout ce qui fait le charme de mon pays. Paradoxalement, si j’étais resté en France, je pense qu’innerFrench n’aurait jamais vu le jour.

[00:29:05] J’essaye quand même de rester critique et de vous parler aussi des mauvais côtés, des problèmes qui existent en France, des évènements pas toujours glorieux de notre passé, comme notre histoire avec Haïti par exemple. Mais je ne me suis jamais senti aussi français que depuis que j’habite en Pologne.

[00:29:27] Bien sûr, j’adore aussi la Pologne ! Elle a une histoire et une culture passionnantes. En plus, les Polonais que j’ai rencontrés jusqu’ici ont tous été très sympas avec moi. C’est pour ça que je m’intéresse aux élections présidentielles, à ce qui se passe dans le pays. Mais je ne pense pas dire un jour que «je me sens polonais». Mon identité française prendra toujours le dessus. J’imagine que ça dépend du temps qu’on a passé dans le pays d’origine et dans notre pays d’accueil, des raisons pour lesquelles on a émigré, de la manière dont on a été accueilli. Mais aujourd’hui, je vois à quel point le modèle assimilationniste est absurde. C’est absurde de forcer quelqu’un à adopter une nouvelle identité, simplement parce que cette personne a décidé de venir vivre dans le pays.

[00:30:26] En conclusion, on peut dire que même si vivre à l’étranger est de plus en plus simple dans notre économie mondialisée, c’est une décision qui n’a rien d’anodin. Les archétypes de l’expat’ et de l’immigré illustrent deux visions radicalement opposées de l’immigration. L’un est désiré et admiré, l’autre est rejeté et dénigré. Mais ces deux archétypes cachent des histoires personnelles très différentes. En réalité, chaque individu a sa propre trajectoire, ses propres raisons d’émigrer et sa propre façon de s’intégrer dans son nouveau pays. Personnellement, après avoir vécu six ans en Pologne, je ne me sens ni expat’ ni immigré. J’essaye simplement de vivre et d’être heureux dans un pays qui n’est pas celui où je suis né.

[00:31:20] Voilà, maintenant, pour finir sur une note un peu plus légère, je vous propose d’écouter un second témoignage, cette fois celui d’une auditrice.

[00:31:29] Salut Hugo,

Je m’appelle Megan et je voudrais dire «merci» pour ton podcast. Je l’écoute chaque jour pendant l’été. Maintenant, j’étudie le français à l’université dans le Colorado aux États-Unis. J’aime la langue et après quelques temps, je me suis rendu compte que c’était difficile de l’étudier pendant l’été. Donc j’ai trouvé ce podcast. Et c’est incroyable ! Ta voix est très claire et je peux tout comprendre. Je pense que les sujets sont très intéressants et les histoires sont intrigantes.

Et après avoir écouté l’épisode à propos du livre L’Étranger, j’ai décidé de lire l’histoire. Je n’aime pas quand je ne peux pas comprendre tous les mots. Mais je pense que c’est cool quand je comprends les thèmes.
C’est difficile d’être motivé pendant l’été. Mais, grâce au podcast, je veux apprendre le français de plus en plus. Et je me sens prête pour l’automne.

C’est vraiment une belle langue ! Et merci pour ton travail. Je sais que c’est difficile. Mais grâce à des personnes comme toi, nous pouvons partager la beauté du français.

[00:33:00] Merci beaucoup pour ton message, Megan ! Je suis content que le podcast t’ait motivée à continuer le français pendant les vacances (oui parce que Megan m’a envoyé son enregistrement l’année dernière, donc vous voyez que j’ai encore beaucoup de retard…). Megan, j’espère que tes études français se passent bien et que tu continues de travailler dur ! Ne t’inquiète pas, c’est normal d’être un peu frustré quand on lit quelque chose et qu’on ne comprend pas tous les mots. Du moment que tu comprends l’histoire et que ça te donne envie de continuer de lire, tout va bien !

[00:33:33] On va s’arrêter là. Je vois que l’épisode est un peu plus long que ce que j’avais prévu, comme d’habitude. Mais bon, c’est pas grave ! J’espère que vous avez trouvé ça intéressant. Je vous souhaite de bonnes vacances, si vous êtes en vacances, et on se retrouve bientôt pour un nouvel épisode. Salut !

Commentaires

  1. Zohreh

    Binjour Hugo. Merci beaucoup pour cette podcast, comme toujours jài appris beaucoup de choses. Merci infiniment 🙏🙏🙏

  2. Lorna

    Je suis américaine. Il y a longtemps j’ai habité en Allemagne pendant presque deux ans. J’étais sans doute une expatriée. J’ai travaillé á Berlitz, une école pour enseigner des langues étrangères aux Allemands. Je suis venue d’ une famille assez modeste, et je n’avais pas beaucoup d’argent. Malgré tout ça J’ ai trouvé un travail assez professionnel assez vite. J’ai obtenu un permis de travail et je suis devenue professeure d’anglais tout de suite. C’était une expérience très agréable. J’ai toujours des amis en Allemagne. Nous nous écrivons tous les jours. Mais le gouvernement allemand n’était pas de tout accueillant envers les personnes qui venaient des pays pauvres. Pour survivre ces immigrés devaient vendre des journaux aux coins des rues. C’était vraiment dommage. C’est mon histoire personnelle avec ce sujet. je te remercie d’avoir traité ce sujet basé sur ton expérience personnelle en Pologne. Très bien fait comme d’habitude.?

  3. Liu

    Salut Hugo ! 😀 Enfin, j’ai bien compris la différence entre “immigré” et “expatrié” après avoir écouté votre podcast !! C’est plus clair que l’explication dans le dictionnaire. J’ai lu la transcription et j’ai des questions, je crois que ce sont “en tant que Français”, “C’est aussi ça, ce qui différencie les expats des immigrés”, et “…d’Asie du Sud-Est”? Merci beaucoup!

  4. Aya Aniba

    Bonjour Hugo , je suis très contente de te suivre !
    Peux-tu m’aider à découvrir des websites qui ont des milles des livres français gratuitement? C’est possible?
    Merci beaucoup ?!

  5. sylwia

    Salut Hugo!
    Il y a quelques jours, j’ai découvert votre Inner French et je doit dire que votre matériel d’apprentissage du français est très utile et très sympa, félicitations !!! Donc, je vais suivre Inner French bien sûr, pour ameliorer ma connaissance de la langue français.
    J’apprends le français depuis plusieurs années. Je travaille actuellement dans une entreprise française, donc parfois, j’ai l’occasion de pratiquer mon français “en direct”.
    Salutations de Varsovie ! 🙂

  6. Luigi

    J’ai découvert par hasard ce podcast;
    J’aime beaucoup.
    MERCI VRAIMENT HUGO! Luigi ITALIE

  7. Jola

    J’adore la facon dont vous presenter chaque sujet. Aujourd’hui je sais que mon candidat a perdu l’election presidentielle. Je vis dans l’est de la Pologne. C’est terrible que tout le monde pense que cette partie de mon pays ne supporte que M. Duda. J’espere que tu voudrais quand meme vivre ici de toute facon:)
    Jola

  8. Hugo

    Salut Anjali,
    Tu trouveras la réponse à ta questions dans cette vidéo :
    https://www.youtube.com/watch?v=WLsxYlTA9Ds
    À bientôt,
    Hugo

  9. Anja

    Salut Hugo, c’est Anjali. Vous avez peut-être déjà répondu à cette question, mais pourquoi je vous comprends naturellement et comprendre quiconque parle français est si difficile? Je suis votre grand fan et peut-être que je suis habitué à ta façon de parler? Mais je ne me plains pas car c’est seulement avec vous que j’apprends beaucoup. Je vous souhaite tout le bonheur et une bonne santé!.

    merci,
    Anjali

  10. talya37

    Merci pour ce sujet actuel. Différence intéressante. Tout à fait d’accord, la couleur de la peau est toujours un élément qui différencie les gens.
    Salutations después l’Espagne.

    1. Hugo

      Merci Talya !

  11. Ruby

    Bonjour Hugo, je m’appelle Ngoc, j’habite en France depuis 2 ans. D’abord, je vous remercie de votre leçon contenu des sujets intéressants. De plus vous nous expliquez tout à fait nettement tous les aspects de thèmes. En suite, je voudrais dire d’objet d’expatrié ou immigré ce qui me rends triste, parce que je viens de Vietnam où plusieurs de gens émigrent malgré être riche pour l’avenir de leurs enfants à cause du régime dictatorial. J’avais la vie aisée avant que je vienne en France avec mon mari. Nous sommes actuellement retraités et notre revenu est assez suffit, donc le travail n’est pas obligé pour moi. Mais je suis compréhensive avec les immigré, et j’espère qu’ un jour, il n’y a plus d’écart entre l’expatrié et l’immigré.
    D’après moi, il est important de ce que l’on fait mais pas ce qu’on est.C’est la raison pour laquelle, je suis d’accord avec vous: “je ne me sens ni expat’ ni immigré. j’essaye simplement de vivre et d’être en heureux dans un pays qui n’est pas celui où je suis né”.

    1. Hugo

      Je suis d’accord avec toi Ngoc. Il y a malheureusement beaucoup de préjugés associés à ces deux mots, des préjugés qui sont rarement pertinents.

  12. Christiane

    Bonjour Hugo, encore une fois merci beaucoup pour un très intéressant podcast – moi aussi j’étais une expatriée/immigrée tant qu’Allemande en Australie.
    Je voudrais ajouter qc. Mon impression était toujour qu’un expatrié est qn qui transfert de sa compagnie dans son pays ou natal ou celui où il a passé dernièrement son temps à une succursale du pays cible. Oui, il est fort qualifié.
    Tu dis l’immigré est surtout qn d’un pays sous-développé (p.ex. Afrique, Asie). Ca ne doit pas être forcément le cas – moi, je suis officiellement immigré en Australie, non parce que j’ai fuit une catastrophe en Allemagne, non parce que je cherchais une meilleure vie économique, mais seulement parce que j’aime voyager et j’avais un intérêt d’y vivre pour un certain temps- et le processus de l’immigration était le plus facile et moins cher…..
    Comme toi, je me suis jamais senti ni expatriate ni immigré, mais seulement heureuse d’y vivre (et repartir à un instant) et ça pour tres bien longtemps….. en Australie, je ne me sentais jamais Australienne, mais en revenant en Allemagne pour de bon, je me suis rendu compte à tel degré j’avais été devenu Australienne! C’est comme ça, on ne revient pas la même personne, tant mieux – l’autre jour j’ai écouté ton aussi excellent podcast sur les héros de film ou tu dis ces héros quand ils retournent à leur environment originel, il ne seront plus jamais les mêmes – cela arrive aussi aux immigres….. tres vrai…..
    Aussi, je trouve pour les Européens qui sont permis de vivre et travailler dans des pays voisins en Europe, il ne font pas exactement partie de ce groupe…

    Merci encore une fois – tu met tellement de travail dans tes podcasts.. ??

    1. Hugo

      Tu as raison Christiane, il y a aussi des définitions officielles qui peuvent changer d’un pays à l’autre. Dans l’épisode, je parlais plutôt de la perception et des connotations liées à ces deux termes, pas de leur réalité juridique. Mais c’est un point important donc merci pour ton témoignage !

  13. Maria Lúcia

    Merci, Hugo, pour ce nouveau et très intéressant podcast. Jai beaucoup aimé. Comme d’habitude. Je ne connaissais pas la différence de signification entre ces deux mots.
    Maria Lúcia

    1. Hugo

      Merci Maria Lúcia ! Content de t’avoir appris quelque chose 😉

  14. Simon

    Merci Hugo – je suis (suivre!) tes podcasts avec beaucoup d’interêt et énormément de plaisir. Surtout celui-ci: l’expatrié ou l’immigré. Très intéressant et tu as traité le sujet avec de l’honnêté et de l’humour. Simon

    1. Hugo

      Bonne utilisation de «suivre» ! Merci Simon.

  15. Jeff

    Merci encore Hugo! C’était un autre émission excellente. J’aime bien que vous presentez des sujets de quoi on pense beaucoup dans ces jours-ci. En plus, j’ai un question: je pensais que le mot pour “2nd” was deuxieme, mais vous utilisez C’est plus normal?; et quand on doit utiliser ? Merci beaucoup!

    1. Jeff

      Excusez-moi, je veux dire vous utilisez “seconde”

    2. Hugo

      Bonne question, Jeff ! On utilise «seconde» quand on il y a seulement deux éléments. Par exemple, s’il y a une course avec seulement deux coureurs, à la fin l’un est «premier» et l’autre est «second». Mais si trois coureurs participent à cette course, à la fin il y a un premier, un deuxième et un troisième.

      C’est la règle mais en réalité, les gens utilisent souvent «deuxième» ou «second» indifféremment.

  16. Ana

    Encore une fois, merci beaucoup pour ce nouvel épisode du podcast. Comme toujours, les angles sous lesquels tu as abordé ce sujet si pertinent de nos jours, sont super intéressants.

    1. Hugo

      Merci, c’est gentil !

  17. Kent

    Salut Hugo, at 28:46 you say « toutes ces choses qu’on tient pour acquis mais qui n’existent pas forcément ailleurs ». Here doesn’t ‘acquis’ agree with ‘toutes ces choses’ and therefore it should be ‘acquises’?

    1. Hugo

      Tu as raison Kent, erreur d’inattention ! Je l’ai corrigée dans la transcription (pour l’audio, c’est trop tard malheureusement). Merci pour ton aide !

  18. gert

    Bonjour Hugo, Il faut dire que je suis impressionné de la richesse et la diversité des formulations que tu nous offres. Merci ! C’est un grand plaisir de te suivre !

    1. Hugo

      Merci Gert, content que ça te plaise !

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